Certaines grandes métropoles sud-américaines concentrent la pauvreté urbaine de leur habitat dans de cosmopolites zones de non-droit, entre logements précaires, constante insalubrité et bidonvilles en croissance endémique. Paradoxalement ces mêmes mégalopoles dissimulent d'autres zones, toutes aussi autarciques, mais construites pour une population fortunée qui parque sa peur et sa richesse derrière d'immenses murs hautement barbelés, ceinturées d'un efficace et puissant réseau interne de vidéo-surveillance. C'est le cas à Mexico. Mais il suffit d'une banale perturbation climatique par exemple, d'une puissante bourrasque ponctuelle qui arrache un vétuste et branlant panneau publicitaire, pour que les "Indiens" pénètrent dans la fortin des "Blancs"; en l'occurrence, trois gamins désoeuvrés qui escaladent subrepticement la structure métallique effondrée, bien décidés à tirer parti de cet incident pour profiter un peu de cette insolente richesse à portée de main. Bien sûr l'expédition s'avère un fiasco lamentable et sordide : une habitante est égorgée, deux des jeunes intrus sont abattus et un gardien accidentellement tué par un résident paniqué. Reste à retrouver un adolescent en fuite qui se cache affolé, quelque part dans le vaste labyrinthe pavillonnaire, pris au piège de sa propre convoitise. Très rapidement, après une improvisée concertation des principaux membres de la petite communauté survoltée, il est décidé de ne pas avertir les forces de l'ordre et de régler cette "affaire" en marge des autorités et des lois "extérieures". Mais la police a toutefois eu vent de la disparition des trois mômes et commence péniblement son enquête...
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Positif numéros 561, 562 et 566
- Annuel Cinéma 2009
Critiques (Public)
15/20 : Rediffusé dans cadre Festival du film espagnol, 17 mars 2009 au Katorza nantais. Description d'un microcosme privilégié vivant en surplomb de "la pègre" : caste réglant tout en privé, des pots-de-vin si jamais la police se pointe, le big boss des flics fixe lui-même le montant des chèques. Un milieu qui donne envie de cabanes en haut des arbres, loin de la civilisation... D'instinct, on va s'attacher aux rares vertueux de l'histoire, tout est fait pour... Jeunes envahisseurs écrasés, nantis têtes à claques, oui mais pas tous, dans chaque camp se trouve une âme plus pure que la majorité. La palme revient forcément à cette bouille craquante échouée là, il a besoin de baskets, fichtre, attention au protocole... J'ai mis du temps à accepter l'étau (démange une furieuse envie d'ouvrir en grand toutes les voies privées de nos villes avant que cette exclusion inhumaine devienne la norme, comme un jet de "fly-tox" sur moustiques)... Va et vient de l'écran de contrôle au noir dédale, tension dans les appartements, désaccords de ces messieurs-dames dans une salle réfrigérante, l'apnée est presque totale, à peine le temps de reprendre ses esprits : l'anniversaire, ce papa jouant au légo avec fiston... L'art de vivre traqués, sciemment, collectivement, nous devrions saliver en principe, Big Brother se charge du reste... Etant donné l'aspect enchevêtré, bien vu de revenir sur l'épisode déclencheur, ce pan de mur qui tombe... Par contre, la musique funèbre tout au long de la démonstration est en surdose et j'ai trouvé grotesque de faire du flic le plus droit un pourri de dernière heure, les femmes de toutes conditions devraient lever le poing ! L.Ventriloque