Les temps sont durs pour les chômeurs, même en Chine, même pour la débrouillarde madame Wang qui s'active à vendre sous le manteau, dans la grande mégalopole de Pékin, CDs et DVDs piratés ou interdits. Et lorsque Changgeng son paresseux mari, qui passe la majeure partie de ses journées à boire et à jouer au mahjong avec des amis, se fait embastiller pour avoir éborgné, dans une crise de colère et de jalousie, une de ses connaissances de jeu, notre héroïne se retrouve plutôt dans une solide impasse existentielle, avec sur les bras l'enfant d'une voisine qui a discrètement pris la poudre d'escampette, en lui laissant son encombrant marmot. Il lui reste toutefois la solution de retourner dans sa ville natale sise dans la lointaine province de Guizhou où elle demande de l'aide à un ancien petit ami, le sympathique Li Youming, désormais marié à une épouse fort jalouse, gérant d'une boutique en accessoires et produits funéraires divers et variés. C'est en se lamentant sur son funeste sort (elle doit débourser la somme de neuf mille yuans pour rembourser les soins médicaux du joueur blessé, définitivement borgne) que son amant de fortune lui suggère de devenir pleureuse professionnelle lors des enterrements et autres cérémonies mortuaires. Après quelques errements et tâtonnements de jeune débutante éplorée et malgré une accrochante concurrence, madame Wang commence à se faire une solide et larmoyante réputation...

>>> Hormis l'originalité du commerce lacrymal exercé par le personnage féminin du film et une intéressante plongée sociologique dans un environnement chinois citadin, pas vraiment de quoi applaudir de contentement, avec ou sans larmes de crocodile...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)