Adolescente nymphomane, Anita sèche de plus en plus souvent les cours du lycée pour assouvir son irrépressible besoin de fornication. Ces consentantes "victimes" sont des hommes de tous âges qu'elle alpague au gré de ses pulsions, aussi bien à la descente des trains que dans un quelconque auditorium. Avec son goût immodéré pour la fellation tous azimuts, elle se pose rapidement comme une dangereuse rivale, honnie par toute la gent féminine de son entourage. En fait la pauvre ne souffre pas seulement d'une faim insatiable d'érectiles phallus disponibles, mais aussi, et surtout (pour la morale récupératrice), d'un profond manque d'affection, étant orpheline (dans la version française) et vivant chez son oncle et sa tante plus enclins à partouzer qu'à s'occuper de leur nièce dépravée. Heureusement, Anita rencontre un étudiant vivant dans une communauté musicale qui, à force de persuasion et de psychologie (de bas étage) va peu à peu lui faire prendre conscience de ses erreurs et de son errance sexuelles. Auparavant, la demoiselle aura fait oeuvres charitables, en se faisant sauter par une armada de travailleurs émigrés en manque de galipettes et se sera initiée aux amours saphiques avec la secrétaire d'un commissaire de police...

>>> Finalement, on est fort éloigné de l'érotisme flamboyant d'un certain cinéma suédois du début des années 70 avec cette banale pochade voyeuriste, vomitivement moraliste (Marie-Madeleine est finalement pardonnée) et d'une construction scénaristique quelconque, édifiée sur un lourd canevas d'accumulation et de juxtaposition de scènes plus ou moins érotiques. Restent la troublante et fascinante prestation de Cristina Lindberg qui nous avait déjà interpellés par son étonnante interprétation dans le film de Bo Arne Vibenius : "Crime à froid" et la sympathique présence de Stellan Skargsgard, mignon comme un sou neuf, à peine reconnaissable dans son discret rôle d'affable adolescent psycho-musicologue...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)