Une jeune et plutôt naïve orpheline, Sirkka Valkama, vivant chez sa grand-mère, à l'écart d'un petit village de la campagne finlandaise, se fait engager comme employée de maison par le fringant et noceur Aarne Ylitalon qui compte bien la conquérir à l'occasion. Ce dernier, criblé de moult dettes de jeu a bien des difficultés pour cacher cette malaisée situation à son frère Urho qui dirige en fait la ferme et le domaine. C'est lorsque Sirkka est affectée au gardiennage d'un troupeau de moutons, dans l'arrière-pays, qu'Aarne s'en vient la voir et la séduit, pour ensuite rapidement s'en désintéresser. Revenue en fin de saison à l'exploitation agricole, elle est fort mal accueillie par l'ensemble du personnel féminin, particulièrement honnie par l'arrogante Kirsti Turja, ancienne maîtresse répudiée d'Aarne. Une rixe entre ce dernier et son frère provoque le départ intempestif du vil Don Juan bien décidé à faire fortune à l'étranger. Maman d'un adorable poupon de quelques mois, Sirkka se fait voler son enfant, alors qu'elle cherchait à sauver un agnelet en péril au bord du torrent proche, par une bande de romanichels de passage, haineux d'avoir été refoulés par les gens de la ferme. Plus dramatique encore, Kirsti accuse Sirkka d'avoir jeté délibérément son enfant dans les eaux tumultueuses pour s'en débarrasser. Malgré ses vigoureuses dénégations, elle écope tout de même de deux années de prison. A sa sortie, elle retourne à la ferme, dénigrée et proscrite, seulement aidée par le compréhensif maître de maison et un sympathique valet de ferme. Sept ans plus tard, Aarne s'en revient, assagi et repentant, bien déterminé cette fois-ci à épouser celle dont il avait, par le passé, si odieusement abusé. Pendant ce temps, le vieux gitan, père adoptif de l'enfant de Sirkka, lui raconte la vérité sur ses origines et lui indique le chemin pour retrouver enfin les siens...

>>> Spécialiste avéré de solides mélodrames dans la cinématographie finlandaise, Teuvo Tulio nous propose une oeuvre bienvenue, correctement ancrée dans la ruralité finnoise et son époque (début des années 40) avec des acteurs exemplaires qui, pour une fois, ne chargent pas leurs personnages par une exaspérante interprétation surjouée émotionnellement, déformation fort tentante et plutôt fréquente dans ce genre de films et sous la direction de ce metteur en scène...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)