Comme trois millions d'autres travailleurs, Juan est au chômage et accepte de plus en plus difficilement une existence précaire où la disette, puis la faim mettent en péril même sa petite famille. Son épouse Marta tente par tous les moyens de gagner un peu d'argent, quitte à s'humilier en mettant en gages son alliance ou s'exhiber en petite tenue dans la vitrine d'une maison de couture. Juan, de son côté, reçoit cent pesetas par une jeune nantie émue ou attirée par sa pitoyable situation qui permettront finalement à sa femme et ses deux enfants, Antonito et Pilarin, de prendre le train pour retourner au village où habitent les parents de la jeune femme. De plus en plus révolté par son intenable situation, il finit par haranguer régulièrement la foule des laissés-pour-compte, n'hésitant pas non plus à commettre sans scrupule et délibérément le délit de grivèlerie dans un restaurant bon chic bon genre. Finalement une déterminée et coléreuse "marche de la faim" est organisée promptement en direction de la capitale, dynamisée par les premières ripostes révolutionnaires à la suite de l'insurrection des belliqueux généraux franquistes qui veulent en découdre...

>>> Un des six films produits par le puissant syndicat du spectacle durant la Guerre d'Espagne, suite à une commande de la CNT (ibérique organisation anarco-syndicale fondée en 1910 à Barcelone) une oeuvre militante et radicale qui reste bienvenue et salutaire, augurant (l'Histoire est un éternel recommencement) de bien tristes événements à venir sous la férule sarkozyste d'un sordide libéralisme destructeur...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)