WATER - 2005

Titre VF WATER
Titre VO Water
Année de réalisation 2005
Nationalité Inde / Canada
Durée 1h57
Genre DRAME SOCIAL
Notation 17
Date de sortie en France 06/09/2006
Thème(s)
Chiens (Autres pays)
Suicide (Autres pays)
Cinéma indien (ORIGINE)
Prostitution (Cinéma indien)
Trains et gares (Autres pays)
Mariage (Autres pays)
Incinération / Crémation
Enfance (Autres pays)
Gandhi (Mahatma)
Barques, pirogues, chaloupes et autres canots .....
Oiseaux
Jeux (marelle) (tous pays confondus)
Ronflements
Réalisateur(s)
MEHTA Deepa
Chef(s) Opérateur(s)
NUTTGENS Giles
Musique
DANNA Mychael RAHMAN A. R.
Renseignements complémentaires
Scénario : Deepa Mehta
Dialogues : Anurag Kashyap
Distribution (salles et dvd) : films sans frontières

Visa d'exploitation : 115 784

Nota : troisième volet de "La trilogie des Eléments" .....

En bonus sur le DVD :

- Deepa Mehta, une cinéaste engagée

- Notes de la réalisatrice

- Biographie de Deepa Mehta

- Biographie de Seema Biswas
Acteurs
SARALA
WICKRAMA Buddhi
SAJNANI Ronica
MANORAMA
MALIK Rishma
BISWAS Seema
RAY Lisa
BIBILE Sanoja
AHLUWALIA Dolly
ABRAHAM John
REHMAN Waheeda
ALWIS Daya
SERASINGHE Iranganie
YADAV Raghubir
PATHAK Vinay
KHARBANDA Kulbhushan
DEDHIA Mulchand
DA CUNHA Gerson
NATH Vasant
JHANGIANI Mohan
MEHTA Deepa
Résumé

1938, quelque part aux Indes, encore sous protectorat britannique. A peine plus grande que trois pommes, du haut de ses huit ans, l'espiègle Chuyia vient d"assister au décès de son mari malade, la quarantaine bien sonnée, et se retrouve de ce fait, conduite par son propre père dans une maison sise à Dharma Ghat, destinée aux veuves, où des femmes de tous âges, ayant perdu leur époux, rejetées par la société et leurs proches, vivent en recluses, la tête rasée, obligées de mendier et vouées aux incessantes prières absolutoires. Madhumati, la responsable des lieux, une imposante matriarche, lui raconte que selon les Saintes Ecritures, une femme est la moitié de son mari tant qu'il vit, et quand le mari meurt, la femme meurt aussi à moitié. "Si tu es à moitié morte, pourquoi tu souffres" ? lui demande-t-elle, narquoise et souveraine. Et la petite fille lui répond : "Parce que je suis à moitié vivante". Fort malheureuse et déconcertée de l'abandon de ses parents, la petite fille est prise en affection par Kalyani, une des résidentes du famélique endroit, altière et belle à faire rougir le grand Vishnu lui-même, et qui bénéficie par rapport à ses consoeurs d'un statut "spécial" (elle n'a pas été tondue et loge seule dans une pièce au premier étage). En effet, la demoiselle est obligée de se prostituer, de l'autre côté du fleuve, dans le secteur de Rawalpur, là où demeurent les riches messieurs et tous les nantis de la région, pour permettre à l'ashram des veuves de survivre au quotidien. C'est lorsque cette dernière, accompagnée de sa petite protégée Chuyia tentant de rattraper le turbulent Kaalu, leur chiot en fugue, fait la connaissance de Kalyani Dwarkanath, un affable étudiant, partisan de Gandhi, qui vient de réussir ses examens de droit, que son existence bascule vers un progressif refus de sa condition d'opprimée, étayée par un naissant et profond sentiment amoureux envers le séduisant jeune homme. Malgré l'ignoble statut de paria accolé à celle qu'il aime et qui a provoqué cette mise à l'écart qu'il réprouve d'ailleurs fortement (selon toujours les Ecritures Saintes, les veuves ont trois solutions : brûler avec leur défunt mari, mener une vie d'abnégation ou bien, si la famille le permet, convoler avec le frère cadet de leur mari) le garçon est bien décidé à épouser Kalyani. De plus une loi vient d'être promulguée, autorisant le remariage des veuves. Mais comme il va s'avérer que le père de son amoureux fut un de ses clients, la jeune femme se résout au suicide, dans les eaux sacrées du Gange. De son côté, la petite Chuyia, sous les instigations de la fourbe Madhumati est confiée à Gurabi, un eunuque souteneur, qui emmène la gamine auprès d'un vieillard libidineux qui la viole. Et c'est durant ces dramatiques événements que le train de Gandhi arrive en ville...

>>> Un petit bijou de film, contre le stupide obscurantisme religieux, l'ancestral machisme hindouiste et la constante oppression exercée sur les femmes depuis leur plus jeune âge, avec des scènes douces et fortes comme celles de la complicité dansée entre Kalyani et Chuyia, rythmée par une pluie ruisselante, celle de la fête du Festival des Couleurs, émouvantes et tristes, comme celles de cette petite vieille qui radote, se souvenant de ce qu'elle a mangé (des rasgullas bien dodus, de succulents gulabs jamuns, des ladoos tout jaunes pur beurre) à l'âge de sept ans, lors de son lointain mariage, dramatiques et douloureuses aussi, balayées par la violence et la peur toujours insidieusement présentes, en force, en durée, en fréquence...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

On a recensé 34 millions de veuve en Inde, en 2001. Une grande partie d'entre elles vit toujours dans l'indigence, tant économique que culturelle, conformément aux textes sacrés de Manu écrits il y a 2000 ans :

"Une veuve souffrira jusqu'à la mort, dans la chasteté,
L'épouse vertueuse ira au Paradis à la mort de l'époux,
La femme infidèle sera réincarnée en chacal"...


Chapitre 5 du Dharmashastras

Bibliographie
- Annuel du Cinéma 2007
- Positif numéro 547
Critiques (Public)