LA PETITE CHARTREUSE - 2004

Titre VF LA PETITE CHARTREUSE
Titre VO
Année de réalisation 2004
Nationalité France
Durée 1h30
Genre DRAME
Notation
Date de sortie en France 23/02/2005
Thème(s)
Alpinisme (tous pays confondus)
Milieu médical (Cinéma français)
Enfance (Cinéma français)
Bouquinistes (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
DENIS Jean-Pierre
Chef(s) Opérateur(s)
DERVAUX Benoît
Musique
PORTAL Michel
Renseignements complémentaires
Scénario : Jean-Paul Denis
et Yvon Rouvé .....
d'après un livre de Pierre Péju
Distribution : Pyramide

Visa d'exploitation : 110 048
Acteurs
GOURMET Olivier
CROZE Marie-Josée
NOEL-BRUNEAU Bertille
BRUNI TEDESCHI Marisa
JACQUES Yves
MACOCCO Elizabeth
KOENER Claude
VERMOREL Marie-Claude
NOIREY Jean-Michel
RIESS Lison
BLASQUEZ Francine
SAID Philippe
FRAPPAT Francis
CHABRIER Philippe
THIBERGE Rémi
FERT Alain
ROUX Thibault
TAPONARD Christian
TISSOT Claude
PIERRE Fabrice
BLAZQUEZ Alain
LEBERT Fabrice
ROBERT Catherine
LAGADEC Marc
DELOBRE Jean-Luc
TRUONG Caroline
FERGEIROLLE Julie
ISKYENDER Hicham
Résumé
Le bouleversant lien qui unit un taciturne libraire, Etienne Vollard, qui se sent responsable de l’accident de voiture dans lequel une petite fille de huit ans, Eva, s’est retrouvée dans le coma, et cette dernière, négligée par sa mère, une comédienne qui a toujours eu bien des difficultés pour assumer son rôle auprès de l’enfant .....
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
Après Les blessures assassines qui traitaient de l’affaire des sœurs Papin, Jean-Pierre Denis revient avec un film bien différent, adapté du roman éponyme de Pierre Péju (Prix du livre Inter 2003). La noirceur du propos a été gommée au profit du conte ; un conte moderne tendre et cruel d’où l’on sort tout tourneboulé.

Le cinéma fait ici l’éloge de la littérature à travers un personnage de libraire, Etienne Vollard, magnifiquement interprété par Olivier Gourmet. Il ne s’agit pas de la littérature de salon susurrée autour d’une tasse de thé mais de celle qui a prise avec la nature, la vie et la survie. Car il s’agit bien pour ce gros ours de libraire de survivre dans ce monde où il ne se sent pas admis car il a eu dans le passé un comportement répréhensible. Trop porté sur la bouteille ! C’est tout ce que l’on saura. Jean-Pierre Denis s’intéresse aux conséquences et à cet homme qui ne semble heureux que lorsqu’il fait des randonnées en solitaire dans les hautes montagnes enneigées. Etienne se raccroche aussi aux livres, comme à une bouée de sauvetage. Pour cet amoureux du froid, les livres de Jack London sont ceux qu’il préfère. Il n’oublie aucun livre. Il souffre d’hypermnésie. Une drôle de maladie dont il fera profiter une petite princesse endormie suite à un accident. Ce n’est pas un baiser qui va la réveiller mais les mots dits par ce prince charmant malheureux. Mais se réveiller ne veut pas dire que la vie a gagné sur la mort. Pour ce faire, l’ours devra porter sa petite poupée et la réchauffer de ses larmes qu’il n’avait jamais su verser. Ne déflorons pas la fin de cette merveilleuse histoire si merveilleusement racontée et jouée. La petite chartreuse est un miracle cinématographique qui parle à la part d’humanité cachée dans le cœur du spectateur. Il parle de rédemption mais sans pathos, sans sensiblerie. Qui sauve qui ? La petite chartreuse réunit des personnages qui souffrent tous de solitude et qui sont enfermés dans une sorte de silence, leur cri de détresse étranglé dans leur gorge, incapables de dire leur difficulté d’exister et de faire bonne figure dans cette société. Pascale, la maman célibataire de la petite fille, est incapable d’assumer son rôle de mère responsable. Elle-même est encore une enfant qui arrive une fois de plus en retard à l’école de sa fille et qui apprend qu’elle a été renversée par une camionnette. Au volant, il y avait Etienne qui n’a pu éviter la petite fille. Pascale va s’appuyer complètement sur cet homme et le destin de ces trois personnages va se tisser d’une façon très émouvante. Etienne va devenir une mère et un père de substitution pour la petite Eva... un clown aussi... La réussite de ce film tient aussi à ce casting qui réunit Olivier Gourmet avec son physique de bûcheron et une Marie-Josée Croze diaphane, avec une fragilité et un désarroi à fleur de peau, sans compter Bertille Noël Bruneau, sélectionnée parmi 250 fillettes et qui s’impose à l’image avec une détermination impressionnante au fond de ses grands yeux bleus. Et puis il y a le site grandiose de la Grande Chartreuse où Etienne va se ressourcer. L’eau vive, la pierre, la terre, la neige et ce vent qui emporte les parapentistes comme autant d’oiseaux multicolores sont des éléments récurrents dans ce film à la vie à la mort. Ils rappellent que l’homme appartient à cette mère Nature, à la fois dangereuse et protectrice, et son salut dépend de l’harmonie qu’il saura trouver avec elle. La petite chartreuse a le charme des contes qui parlent directement au cœur et qui vous trottent longtemps dans la tête. Elsa Nagel

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Son site : Ecrivain de votre vie