Reconnue comme la première femme cinéaste de l'histoire du septième Art, Alice Guy, lorsqu'on l'interrogeait sur ce choix de métier, parlait toujours et avant tout de vocation. Son père tenait une librairie au nord du Chili, à Valparaiso où il était parti faire fortune. Sa mère, Marie, voulait que son cinquième enfant, soit français. C'est pourquoi Alice est née à Saint-Mandé, à deux pas du bois de Vincennes, 40 avenue Alphand, (anciennement rue de la grange) le premier juillet 1873. Tout d'abord secrétaire au Comptoir Général de la Photographie, une société qui commence à s'occuper de cinéma par l'intermédiaire de Léon Gaumont, elle s'investit rapidement dans la création cinématographique. Pour son premier film, "La naissance des enfants", elle interprète le rôle d'un paysan normand. Parallèlement à son travail de réalisation, elle prend une importance considérable dans la société Gaumont pour devenir en plus productrice. Lors d'un tournage, elle rencontre et se rapproche du cameraman Herbert Blaché avec lequel elle se marie et part aux States, sous l'injonction de son patron qui voudrait y vendre le chronophone. Echec patent. La jeune femme quitte pour certains temps les sphères du cinéma et donne naissance à deux enfants. Puis retour à se premiers amours, avec la création d'un studio indépendant et de sa maison de production Solax Film Company. Mais l'âge d'or des petites structures est révolue devant la montée des grands majors. Elle finit par rentrer en France, après la Première Guerre Mondiale pour s'installer à Nice où son expérience américaine n'intéresse plus personne. Ce sera sous le pseudonyme de Guy Alix qu'elle commence une carrière de conteuse pour enfants. Elle retournera finalement aux Etats-Unis, pour y mourir le 24 mars 1968 dans le New-Jersey, à l'âge de quatre-vingt-quinze ans...

>>> L'intérêt de ce documentaire reste plutôt maigre, surtout de par l'évocation trop scolaire et parfois lourde de l'extraordinaire carrière d'Alice Guy. En effet, autant les différentes interventions de quelques spécialistes du milieu cinéma sont parfaitement utiles et bien agencées, autant les extraits du téléfilm de Caroline Huppert : "Elle voulait faire du cinéma" comme le rajout "artificiel" de quelques rires de spectateurs ponctuant la vision de certains films d'Alice Guy ou les déambulations d'une insipide étudiante à la recherche de renseignements sur la réalisatrice sont absolument surnuméraires, voire saugrenus. Par contre l'ensemble prend une dimension incontournable et remarquable lorsqu'on rentre dans le vif du sujet, c'est-à-dire les mises en scènes de la fameuse réalisatrice, certes pléthoriques et souvent invisibles, mais dont on peut ici apprécier huit d'entre eux, merveilleux additifs, complémentaires au documentaire...

Dans l'ordre :

- "La glu"

- "Greater love hath no man"

- "Falling leaves"

- "The detective's dog"

- "The girl in the armchair"

- "The pit and the pendulum"

- "A house divided"

- "Matrimony speed limit"