Petite gamine de onze ans mal-aimée par sa mère, Marta qui la bat fréquemment, Mavis Hawn n'a qu'une idée en tête, venger la mort de son père, mystérieusement abattu par un inconnu alors qu'il se préparait à se rendre à Louiseville. Aussi s'entraîne-t-elle régulièrement à tirer au fusil, dans l'idée de bientôt débusquer le vil assassin, au grand dam du sympathique John Burnham, géologue amateur et instituteur de la contrée qui la verrait plutôt sur les bancs de l'école. Sa seule relation amicale se borne au jeune Jason Honeycutt, lui aussi brimé par un père violent, avec lequel se sont tissés de tendres liens autour de sympathiques et fréquentes parties de pêche. Alors que le paternel de ce dernier fait assidûment la cour à la mère de Mavis, au point finalement de l'épouser, notre jeune héroïne découvre que les (faux) sentiments de Stève Honeycutt n'ont comme unique but et raison que de la déposséder de ses terres qui renferment de riches gisements de charbon et de houille, au profit du sordide Morton Sanders, associé au débonnaire colonel Pendleton. Et parce que d'autres résidents de la contrée ont aussi été sournoisement spoliés de leurs biens, qu'un groupe d'opposants se forme, tous habillés et cagoulés de blanc, pour sommer Sanders de quitter la région. C'est lors d'une dramatique confrontation nocturne avec ce dernier qu'un coup de feu inattendu est tiré, abattant l'infâme personnage dont la mort sera attribuée à la pauvre Mavis. Un tribunal est composé en hâte, pour sanctionner l'innocente et malheureuse jeune femme, menacée d'une radicale et définitive pendaison...

>>> Assez éloigné des atours et des contours du mélodrame classique, même si tous les ingrédients du genre sont largement et discrètement présents, cette comédie dramatique dotée d'un inévitable happy end matrimonial nous permet d'appréhender une intéressante Mary Pickford moins juvénile, dans un rôle plus posé, sur un registre plus grave où elle tire fort correctement son je(u) parmi des comédiens bien plus ternes, voire effacés. Mais malheureusement l'ensemble manque aussi de souffle, de constance et de rigueur, déplaçant soudainement la dramaturgie de six longues années plus tard, non sans nous avoir gratifié aussi d'une longue et fastidieuse scène de bastringue champêtre parfaitement inopportune et ridicule...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)