ENTRE LES MURS - 2008

Titre VF ENTRE LES MURS
Titre VO
Année de réalisation 2008
Nationalité France
Durée 2h08
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 18
Date de sortie en France 24/09/2008
Thème(s)
Prix Lumière ( du Meilleur Film)
Milieu scolaire (Cinéma français)
Etoiles d'Or du Cinéma Français ( Meilleur Film)
Réalisateur(s)
CANTET Laurent
Chef(s) Opérateur(s)
MILON Pierre
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : François Bégaudeau
d'après son livre éponyme .....
Adaptation : Laurent Cantet
et Robin Campillo .....
Distribution : Haut et Court

Visa d'exploitation : 116 612

Nota :

- Palme d'Or, Cannes 2008

- Etoile d'Or 2009 du Cinéma Français (Meilleur Film)

- Prix Lumière 2009 du Meilleur Film
Acteurs
BEGAUDEAU François
AMRABT Nassim
BAQUELA Laura
BOUNAÎDJA RACHEDI Cherif
DEMAILLE Juliette
DOUCOURE Dalla
FOGEL Arthur
GOMES Damien
GRINBERG Louise
LANGLOIS Anne
HUANG Qifei
HUANG Wei
KEITA Franck
KASARUHANDA Henriette
LANDREVIE Lucie
MALEMBO-EMENE Agame
NAÏT OUFELLA Rabah
NANOR Carl
OUERTANI Esméralda
OZYLIMAZ Burak
PARADISO Eva
REGULIER Rachel
SANCIO Angélica
SOUPIROT Samantha
TOURE Boubacar
WU Justine
ATOUMA Dioumassy
GUEYES Nitany
CAIRE Vincent
DUPEYRON Olivier
DUREUIL Patrick
FAUJAS Frédéric
GUILBOT Dorothée
LAGARDE Cécile
MOURNETAS Yvette
ROBERT Vincent (3)
WALLIMANN-CHARPENTIER Anne
ATHENOL Julie
SIMONET Jean-Michel
PASQUIER Olivier (2)
LONGOUR Stéphane
DRAHAMANE SISSOKO Abdoul
AKTAR Silma
SORRENTE Marie-Antoinette
KANTE Fatoumata
DOUMBIA Cheick Baba
FOGEL Adeline
GOURMELEN Gilles
HUANG Lingfen
HUANG Wenlong
ÖZYILMAZ Sezer
BULLIARD Marie-Laure
DEMAILLE Robert
SPANG Céline
Résumé

Collège Françoise Dolto, dans le 20e arrondissement parisien, réputé difficile. Une nouvelle rentrée scolaire se met en place avec la traditionnelle première réunion des professeurs, la sempiternelle distribution des horaires de chacun et le diligent pot de présentation, anciens et nouveaux professeurs confondus, ainsi que tous les membres de l'incontournable personnel administratif et de maintenance. Nous suivrons durant une année complète une classe de quatrième, durant les cours de français, dispensés par leur professeur principal, François Begaudeau. Premier contact avec la globalité des élèves dont le niveau scolaire se révèle fort moyen, plus ou moins explicable par des origines ethniques diverses et une appréhension de la langue française plutôt hésitante, voire aléatoire. L'ouverture d'esprit et la sagacité affutée de notre enseignant lui permettront de rebondir constamment sur des réparties, questionnements, interrogations qui fusent des travées de la classe, aussi variés que l'imparfait du subjonctif, en passant par la honte, que l'homosexualité supposée du prof ou les signifiants autoportraits individuels. Sorti de l'espace clos de la salle de cours qui monopolise l'essentiel du lieu et du temps du film, nous avons droit à quelques subreptices intrusions dans un animé conseil de classe, une turbulente cour de récréation, une instructive rencontre avec quelques parents d'élèves, un épineux et controversé conseil de discipline, l'obligée salle des professeurs où se nouent d'autres petits drames et d'autres sollicitations, quelquefois inédits...

>>> Rarement Palme d'Or au Festival de Cannes peut se targuer d'être aussi méritée, pour une oeuvre d'une aussi basique perfection. Avec son étonnant parti pris de ne jamais sortir de l'enceinte de l'établissement, son subtil et constant rapport frontal entre les élèves et l'enseignant, dans une jubilation langagière extraordinaire et l'incroyable aisance des jeunes protagonistes, Laurent Cantet confirme à nouveau sa place essentielle dans le cercle limité des grands metteurs en scène français. Agencée préalablement à travers des ateliers ouverts chaque mercredi après-midi durant environ huit mois, laissant l'accès libre à tous les élèves de quatrième et de troisième qui le désiraient, la structure même du film s'est construite peu à peu avec un groupe d'une bonne vingtaine de lycéens, pour lequel l'improvisation devait rester l'élément moteur essentiel de la confrontation, articulée sur un vague squelette de quelques silhouettes de personnages adolescents prédéfinies ou de rôles précadrés, proposés par le scénario de départ. Tourné en permanence avec trois caméras, le dispositif technique ainsi mis en place permettait de suivre au plus près l'élève sur lequel l'objectif se focalisait, le professeur en écoute et en réponse, et les petits plus et petits riens de l'entourage de la salle en générant ainsi une surprenante proximité / véracité à l'ensemble de l'oeuvre. Un vrai bonheur cinématographique qui nous réconcilie un peu avec l'inconsistante et fade production hexagonale...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Télérama numéro 3063 (Semaine du 27/09 au 03/10/08)
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2009
Critiques (Public)
19/20 : Et pourtant...En découvrant la bande annonce, recul instinctif : une horde de sales gosses face à un prof qui tape sur la table, "hey, hey, hey !", et cet horrible jargon banlieusard "rien que des trucs de ouf"... Pire encore, notre homme parlemente avec ses "monstres" dans la cour, maso ou quoi ?... Erreur, à mieux y regarder, c'est un passionné du genre humain... Alors, répression ? Laxisme ? Démission ? Qui peut se flatter de détenir la science infuse dans un groupe multi-culturel "dissipé", avec acculturation, encore plus à effectif enseignants/surveillants moindre ?... Effet boomerang des non-dits, haines tacites, régurgitations de colonisation, de ghettoïsation, séquelles des bavures policière assortis à la "bien-pensance" ambiante ! Reste une petite porte entrebaîllée... Le professeur Marin, loin d'être un surhomme, tente le tout pour le tout, il a la chance d'être globalement soutenu dans son Etablissement. Qui garde un excellent souvenir de ses profs de français en général, se dira "mais quelle crème de prof" !... Au loin, se profilerait bien le Ministère de l'Immigration, léger trouble dans les esprits, quoique... Assez d'éléments pour cerner à froid le fonctionnement du collectif juvénile : à 14/15 ans, c'est tribal, théâtral, tous ralliés à la transgression des meneurs, or, il faut bien se colleter à une opposition pour grandir... Des parents qui, dans leur majorité, n'ont pas su ou pas pu faire, il faut oeuvrer à leur place... "Entre les Murs", merci Monsieur le Proviseur ! Vous incarnez le père si absent de nos sociétés ! Ce film représente une fiction que la réalité dépasse, mais il a l'avantage de remettre à plat la question de l'autorité sans recours à la force publique. Développer chaque jour des trésors d'ingéniosité pour conjurer l'explosion ! Ces jeunes reflètent les tensions adultes de nos sociétés à fortes inégalités, sur lesquelles repose un couvercle difficile à maintenir... De l'autre bord, qu'on s'affiche guide ou censeur, quant l'impossible a été tenté, le professeur souhaite pouvoir juste faire son travail : assainir un groupe, parfois en neutraliser l'élément toxique quand bien même il est noir et défendu par les siens, avec papiers en règle ou non... A ce jour, virer l'intrus est le seul moyen de récupérer la fraîcheur des autres élèves pour avancer ! L.Ventriloque

Les scènes où les adolescents sont absents sont affligeantes pour leur morosité. Ainsi, la scène de conseil de classe est sauvée de l’ennui par la présence des deux jeunes filles. La tristesse des adultes peut contribuer à l’attirance qu’ont les élèves pour la musique (totalement absente du film), les jeux vidéo et surtout le football. Le football est arrivé en France il y a 120 ans (6 générations ?) peut-être pour contrebalancer la messe dominicale. Le football en véritable religion inculque à ses fidèles que se sont eux-seuls qui sont les bons ; le hooliganisme est devenu les croisades des XX et XXIème siècles. Les jeunes devraient prendre conscience que l’état de soit disant sous-culture vers lequel ils ont été dirigés est parfait pour ceux qui souhaiteraient disposer de contingents de chair à canon à mettre au service de l’ONU en Afghanistan par exemple. Esmeralda sait déjà qu’elle sera policière. Les parents de tous les acteurs d’"entre les murs" peuvent être fiers de leurs progénitures.