SERAPHINE - 2008

Titre VF SERAPHINE
Titre VO
Année de réalisation 2008
Nationalité France
Durée 2h05
Genre COMEDIE
Notation 15
Date de sortie en France 01/10/2008
Thème(s)
Représentant(e)s du culte (Cinéma français)
Prix "Cinéfiches" des meilleures interprétations
Bouchers / Charcutiers
Première Guerre Mondiale (Cinéma français)
Homosexualité masculine (Cinéma français)
Peintres, peinture et tableaux (Cinéma français)
Tuberculose (tous pays confondus)
Employé(e)s de maison (Cinéma français)
Arts naïfs et primitifs (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
PROVOST Martin
Chef(s) Opérateur(s)
BRUNET Laurent
Musique
GALASSO Michael
Renseignements complémentaires
Scénario : Martin Provost
et Marc Provost .....
Distribution : Diaphana Distribution

Visa d'exploitation : 117 074

Nota : Prix "Cinéfiches" (Meilleure Interprétation) pour Yolande Moreau .....
Acteurs
BENOÎT Anne
LARIVIERE Serge
LEBRUN Françoise
LOBET Corentin
MNICH Geneviève
MOREAU Yolande
LEROUX Adélaïde
RIOU Muriel
ROGNER Nico
TUKUR Ulrich
BENNENT Anne
ABRIBAT Jean-Pascal
BOBBIO Joelle
BODENES Sandrine
BREBAN Lena
FAVEY Rosine
GABORIEAU Serge
HARDOUIN Hélène
LACLOCHE Francis
MENARD Josette
POZZETTO Dominique
RAIVE Sophie
Résumé

Senlis 1912 : Séraphine Louis, bonne à tout faire chez une aride famille bourgeoise, les Duphot, où elle vient faire le ménage trois fois par semaine, en particulier chez un nouveau locataire, Wilhelm Uhde, perspicace esthète homosexuel, sagace collectionneur d'origine allemande et avisé marchand d'art, (premier acheteur de Picasso et découvreur du douanier Rousseau), vit nocturnement une secrète passion, selon elle "soufflée par un ange" la peinture de motifs presque exclusivement floraux ou fruitiers. Vivant en location fort chichement dans une petite pièce quelconque, accumulant de réguliers retards de loyers, Séraphine, quarante-huit ans, consacre une grande partie de ses maigres revenus à l'achat de laque et de vernis, chez le droguiste du coin, ingrédients essentiels à la confection de ses couleurs, auxquels sont rajoutés moult additifs primaires, mélanges sanguins, intuitives décoctions et naturels adjuvants végétaux concassés au mortier. C'est lors d'une morne et compassée soirée chez les Duphot qui ont invités pour la circonstance quelques péteux notables de la ville, que le feutré Uhde découvre, par hasard, posé dans un coin de la salle à manger, un petit tableau peint par l'anonyme domestique. Une bouleversante révélation ! Aidé de sa soeur Anne-Marie qui l'accompagne et le soutient dans toutes ses démarches et ses découvertes picturales, Wilhelm parvient à convaincre Séraphine de continuer dans ses primitives créations, achetant systématiquement chaque nouvelle toile, lui prodiguant au passage maints encouragements et conseils bénéfiques. Hélas, la déclaration des sanglantes hostilités de la Première Guerre Mondiale, oblige les Uhde à quitter dare-dare le territoire français, afin d'éviter d'être considérés par leurs belliqueux compatriotes comme traîtres, collaborateurs ou déserteurs potentiels...

Chantilly 1927 : de retour en France, Wilhelm vient d'engager de longues démarches administratives et judiciaires pour tenter de récupérer des dizaines de tableaux de sa collection personnelle, dissiminée un peu partout en France et en partie réquisitionnée par la réputée salle des ventes de Drouot. C'est un peu par hasard, lors d'une banale exposition à Senlis d'un modeste panel de peintres locaux que notre bonhomme retrouve les traces de Séraphine qu'il croyait depuis longtemps disparue ou décédée. Ces inespérées retrouvailles seront le début d'une étroite et fructueuse collaboration, durant deux années, entre le collectionneur et l'artiste, agrémentée d'une réjouissante et coquette subvension mensuelle, interrompue par le brutal krach boursier de 1929. Pour Séraphine, qui commençait allègrement à s'habituer à de régulières prodigalités, ce sera une brusque interruption de son train de vie rédempteur, mais surtout l'ajournement d'une appréciable exposition parisienne de son oeuvre, par manque de moyens et de clientèle. Profondément perturbée par ces incompréhensibles aléas économiques, de plus en plus fragilisée, embrasée dans son for intérieur, fébrile et frénétique, possédée par la hantise de la création, elle glisse lentement vers une dramatique folie qui la mènera à une inévitable hospitalisation psychiatrique...

Asile de Clermont 1935 : la peinture et ses apaisements est désormais définitivement sortie de sa tourmentée et chaotique existence. Séraphine, grâce à la constante sollicitude de son ancien mécène a obtenu enfin une chambre individuelle dans la rigide institution, mais sa piètre santé mentale, irrémédiablement affectée, la cantonnera dans une hébétée absence, imperméable et catatonique...


>>> Une exceptionnelle prestation de Yolande Moreau, véritablement transfigurée par son interprétation fulgurante de celle qui sera ultérieurement appelée, dans une tardive reconnaissance internationale, Séraphine de Senlis, pour une oeuvre solide, manquant tout de même cruellement de vivacité et de prestance cinématographiques, bien trop engluée dans un lourd et sage classicisme sans vague et sans éclat...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Télérama numéro 3064 (semaine du 04/10 au 10/10/2008)
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel Cinéma 2009
Critiques (Public)
Vu en avant première le très beau film de Martin Provost. Une plongée au coeur de la création, de cette extase qui semble être le propre des artistes que touche la grâce. Film à la fois serein (à l'image de son réalisateur dont l'intervention après la projection a été à la fois sobre et passionnante) et violent qui entrouve la porte d'un monde qui reste source d'émerveillement. A voir. Absolument.

19/20 : Retenu la phrase prononcée par Yolande Moreau, typique des autodidactes comme Séraphine de Senlis : "quand on fait de la peinture, on aime autrement". Malgré une lenteur un peu appliquée et un manque de fracas, quel beau film (comparable en intensité à l'Amant de Lady Chatterley) ! Puissant hommage à la peinture champêtre, aux arbres notamment, à la bonne vie de village. Touchante force de la nature que cette sauvageonne à chapeau, sociable avec ses chants à la vierge, mais si piètre gestionnaire, de l'or dans les mains pourtant... Prises de vue comme autant de tableaux, on voyage allègrement autour du patelin... Tableaux comme si Yolande Moreau les avait faits (délicieux instant où sa bouille surmonte ses bouquets)... Musique d'extase qui imprègne, suggérant sans fin Séraphine et ses doigts dans les couleurs... Un moment d'éternité. Bel encouragement à laisser vivre en soi le primitif ! L.Ventriloque