Quadragénaire porteno apparemment bien dans sa peau, spécialisé dans les transactions et litiges notariaux, Juan Desouza qui doit désormais se résoudre à porter des lunettes, presbytie et myopie obligent, apprend de son épouse, un prochain heureux événement, alors même que son père, qu'il voit régulièrement, s'enfonce dans une irréversible impotence. Lors d'un déplacement d'affaires en province, il a la désagréable surprise de constater, à l'aboutissement de son trajet en autobus, le décès de son voisin de siège, un certain Manuel Salazar, d'après un vague document visible dans ses affaires. A l'hôtel Pasajeros, où il descend pour la nuit, il s'inscrit, sur un coup de blues et de bluff, sous le nom d'Emilio Branelli, un quidam qui vient de mourir et dont la succession est à l'origine de son déplacement. Le lendemain, dans un autre hôtel, il prend comme identité celle de Manuel Salazar, médecin, ce qui va lui causer, un peu plus tard, certains problèmes, lorsqu'une vieille pensionnaire est victime d'un grave malaise. Sans trop réfléchir, il se rend à la veillée funéraire de l'homme décédé dans l'autocar, dont il a trouvé, par hasard, les coordonnées dans une annonce mortuaire parue dans un journal local, pour y rencontrer une séduisante inconnue, déjà entraperçue le jour précédent dans un bistrot de la ville. Ils passent la nuit ensemble, chacun se racontant en partie, Juan toujours entre vérité mensongère et anodine imposture dit s'appeler Lucio Morales, être le père de deux magnifiques enfants. Le lendemain, il repart plus tôt que prévu pour la capitale, sous son véritable patronyme, après cette étonnante parenthèse existentielle...