Le gondolier vénitien Giacomo aime éperdument la belle Angelina qui se sent bien des attirances pour le libidineux comte Valdemar Lomecky, au point de finalement abandonner son fiancé et fuir avec le vil aristocrate au fin fond d'une région montagneuse et boisée quelque part en Bohème...

Une bonne vingtaine d'années plus tard. Une vieille auberge tchèque, dominée par un imposant château féodal. Un volubile autochtone qui narre au tenancier un épisode vécu de la campagne napoléonienne, alors que Lea, la séduisante fille de ce dernier rêvasse sur le pas de la porte. Arrivent harassés et questionneurs, deux vagabonds, un père et son fils, cherchant à savoir ce qu'est devenue l'ancienne gérante du troquet. Il s'avère en effet que l'un d'eux est Giacomo qui, voilà bien longtemps avait trouvé un enfant (le jeune homme qui l'accompagne) dans les environs, abandonné par Angelina que le comte avait dissimulé de sa femme, en l'installant à l'auberge. Il s'avère que le môme était en fait le fils de l'épouse de Lomecky, morte en couches, et qu'il fut confié à Angelina qui elle venait de perdre son enfant. Cet héritier potentiel est reconnaissable par une tache de vin sur la poitrine. Où l'on apprend que la douce Léa a été violée par l'odieux comte, que ce dernier sera brutalement occis par un coup de poignard vengeur, qu'Angelina erre toujours dans les bois, à moitié folle et que finalement justice se fera...

>>> Apparemment une histoire compliquée, que la vision du film dénie avec efficacité, à travers cette éternelle histoire d'une vengeance amoureuse qui traverse les années, dans ce qui fut le premier film réalisé par Karl Anton, projeté dans une copie restaurée en 2008 au toujours séduisant Festival du Film Muet de Pordenone...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)