Victime d'un terrible accident de voiture qui le cloître désormais sur une gênante chaise roulante, le jeune Geir tout juste trentenaire, s'enfonce dans l'aigreur systématique, l'irréversible misanthropie et dissimulé derrière l'humour noire et la plaisanterie douteuse, dans un flagrant et sombre désespoir permanent. Aussi son épouse décide-t-elle d'inviter un groupe d'handicapés, coatché par la dynamique Tori, adepte de la pensée positive en toutes circonstances. L'accueil de Geir est plutôt rude et quelque peu humide, à coups d'extincteur et de vociférations malvenus. La petite engeance des affables infirmes comprend le mutique Asbjorn, victime d'un accident cardio-vasculaire, une tétraplégique prénommée Marte et son époux Gard, responsable de son état lors d'une virée en montagne, l'insipide Lillemor et son encombrante minerve cachant une raide paralysie psychosomatique. C'est avec un art consommé de la démonstration que Geir va les initier aux précieux bienfaits de la pensée négative, dans un tonitruant happening dévastateur, alcoolisé et libérateur... 

>>> Abordant de plein front, par le biais du huis-clos, sans atermoiements ni préciosité inutiles, un sujet délicat où l'hypocrisie et les faux-semblants sont trop souvent de mises, le metteur en scène norvégien nous livre une réalisation bienvenue et courageuse, qui sous l'apparence de la comédie acrimonieuse, nous assène quelques vérités premières, pas toujours faciles à reconnaître pour les charitables humanistes à tous crins qui hantent souvent nos bien-pensantes et si vertueuses bonnes oeuvres...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)