LA VILLE SANS JUIFS - 1924

Titre VF LA VILLE SANS JUIFS
Titre VO Die Stadt ohne Juden
Année de réalisation 1924
Nationalité Autriche
Durée 1h30
Genre DRAME ALLEGORIQUE
Notation 17
Date de sortie en France
Thème(s)
Cinéma autrichien (ORIGINE)
Antisémitisme
Juifs (Cinéma autrichien)
Noël et Réveillon (Autres pays)
Feux d'artifice (tous pays confondus)
Jeux (cartes)
Folies, démences et autres dérangements de l'esprit (Autres pays)
Alcoolisme et autres beuveries (Cinéma autrichien)
Trains et gares (Cinéma autrichien)
Rêves et cauchemars (Cinéma autrichien)
Réalisateur(s)
BRESLAUER Hans Karl
Chef(s) Opérateur(s)
EYWO Hugo
Musique
GRUBER Gerhard SOSIN Donald
Renseignements complémentaires
Scénario : H.K. Breslauer
et Ida Jenbach .....
d'après un roman de Hugo Bettauer

Acteurs
RIEMANN Johannes
MOSER Hans
THEMA Karl
MILETY Anny
NEUFELD Eugen
MAYERHOFER Ferdinand
GRIEBL Mizzi
EFFENBERGER Hans
WERBISEK Gisela
BERG Armin
HOFER Sigi
SEYDELMANN Armin
RANZENHOFER Artur
STRASSMEYER Leopolt
WEISER Theodor
Résumé

Les habitants de la petite république d'Utopia sont de plus en plus inquiets et courroucés de la régulière détérioration de leur niveau de vie, quotidiennement agressé par une constante et flambante augmentation du prix des denrées de première nécessité. Comme à chaque fois qu'une situation économique vacille, le peuple et de sournois manipulateurs cherchent et trouvent bien évidemment des responsables de ce pénible état des choses. Sont rapidement désignés comme boucs émissaires de cette constante dégradation économique, les Juifs de la petite communauté locale, vils et sournois spéculateurs sur les prix et le cours exponentiel du dollar. Virulentes manifestations, stupides brutalités et cinglantes diatribes font partie de la banalité d'un quotidien plus en moins insurrectionnel au point que le président du petit pays prend une décision radicale, accueillie avec enthousiasme par la populace et ses représentants : toutes les personnes d'origine juive, jusqu'à la seconde génération, sont obligés de quitter le pays avant le 25 décembre sous peine de fort lourdes sanctions punitives. Nous suivons ainsi de près et de loin les conséquences de ce décret sur quelques personnages de la cité, comme un glaireux député de droite, une demoiselle amoureuse d'un financier hébraïque, une grassouillette cuisinière du cru et son bedonnant amant de la communauté juive, entre autres. Commence un lamentable exode, dans la froidure de l'hiver, avec un assentiment complaisant du reste de la population. Mais bien vite, il faudra se rendre à l'évidence, le départ des Juifs se révèle bientôt comme une arme à double tranchant, bien loin de dynamiser l'économie du pays, un marasme économique s'installe durablement, provoquant de nouvelles manifestations anti-gouvernementales. Après quelques mois de tergiversations politiques et d'insatisfaction populaire, on commence à songer à l'abrogation de cette loi de bannissement et permettre ainsi le retour des anciens proscrits...

>>> Projetée au 34e Internationale Stummfilmtage de Bonn (2018) cette œuvre souvent étonnante voire magistrale fut restaurée récemment grâce à une efficace campagne de dons internationaux qui permirent d'intégrer plusieurs scènes essentielles manquantes de la seule copie encore disponible. La puissance évocatrice de la trame scénaristique nous assène une vision prémonitoire d'un futur totalitaire proche, parsemée d'une horreur à peine voilée. Il est à noter que l'écrivain du roman éponyme dont fut adapté le film, un certain Hugo Bettauer, fut assassiné le 26 mars 1925, par un militant du parti nazi, quelques mois seulement après la sortie en salles de l'œuvre cinématographique...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
Critiques (Public)