Nous sommes en 1941, non loin de la ville de Kiev. Depuis plus de vingt ans, la famille Onufrienko, de pure souche ukrainienne, vit en parfaite harmonie avec les Lerner, leurs voisins et amis, qui habitent une petite maison contiguë. L'arrivée imminente des troupes allemandes semble certaine, au vu des dizaines de cadavres que charrient, impavide et morne, les flots de la rivière proche. Personne ne veut vraiment croire que les nazis exterminent systématiquement tous les Juifs sur leur passage, jusqu'au moment où quelques fuyards, cachés depuis peu dans la grange, confirment les odieux massacres. C'est lorsque les troupes allemandes commencent à brûler la synagogue et ses rares occupants, que la fuite semble la seule solution, même à l'aide d'une charrette bringuebalante et d'un vieux cheval épuisé. Alors que Lena Onufrienko se réjouit déjà de pouvoir désormais s'accaparer la maison de ses voisins, une grande rafle commence, faisant croire aux milliers de Juifs présents, un départ imminent pour une autre région, alors que le seul dessein inavoué est de les mener à Babij Jar, une large crevasse naturelle pour les fusiller en masse...

>>> Si le persistant constat et la dénonciation répétée des crimes nazis et de l'holocauste restent toujours nécessaires, que ce soit verbalement, par écrit ou au cinéma, encore faut-il éviter d'accumuler tous les commodes et habituels stéréotypes inhérents à ce genre de dramaturgie, afin de se garder de lourdes facilités voyeuristes et tautologiques qui ne peuvent que desservir le noble propos...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)