Taciturne et timoré, le jeune Oskar, âgé de douze ans, mène une morne existence entre des parents divorcés et une cafardeuse scolarité dans le moderne bahut d'une modeste ville suédoise, sans relations amicales ou de voisinage, avec en prime le pénible statut de souffre-douleur d'un malfaisant camarade de classe, Conny, et de son arrogante petite bande. Aussi voit-il d'un fort bon oeil l'arrivée dans son immeuble d'une gamine de son âge, prénommée Eli, qui vient d'emménager avec son discret paternel. Il faut dire que les derniers événements (le meurtre sanglant d'un adolescent, retrouvé pendu par les pieds à un arbre, hâtivement égorgé) n'incite guère aux sorties et aux rencontres diverses, durant ces longs hivers septentrionaux lorsque la durée du jour et l'énergie vitale s'affaissent considérablement. Néanmoins, de rencontre en retrouvaille les deux adolescents finissent par sympathiser, d'abord par l'intermédiaire d'un banal rubik's cube, puis de nocturnes échanges en morse, à travers la paroi mitoyenne de leurs appartements mutuels. En fait, la charmante demoiselle est un vampire survivant fort difficilement grâce au sang apporté par son résigné paternel qui saigne de temps à autre d'imprudents promeneurs nocturnes ou qui se sustente seule et affamée en de mordantes agressions nutritionnelles. Cette naissante et tendre amitié subsistera-t-elle aux immuables lois de la survie propres aux sanguinaires créatures de la nuit ?
- Télérama numéro 3082 (Semaine du 07/02 au 13/02/2009)
- Annuel du Cinéma 2010
- Le Monde du 04 février 2009
- Libération du 04 février 2009
- Positif numéro 576 (février 2009)
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Mad Movies numéro 216
Critiques (Public)
Ils sont malins nos amis Suédois. Ils ont compris que leurs contextes hivernaux mêlant habilement d'inquiétants clairs obscurs se révélaient porteurs de récits à leurs images.
La neige et la nuit sont donc les petits soldats de ce récit vampirique prélassant son inactivité dans des longueurs interminables.
Malgré un climat lancinant baignant dans quelques réveils brutaux, ce parcours initiatique menant un gentil petit blondinet nordique, malmené par sa propre tranche d'âge vers le vampirisme, est bien engourdi.
Dans une apogée quasi continuelle de temps morts, l'ensemble frigorifié à l'extrême traine un boulet assommant d'ennui.
Du zéro degré dans l'air et dans les esprits de ses personnages ankylosé par l'immobilisme.
JIPI