Nous sommes à la frontière entre l'Iran et l'Afghanistan où se sont formés de nombreux villages anarchiques composés essentiellement de réfugiés qui ont fui la terrible oppression des talibans. Le réalisateur Mohsen Makhmalbaf qui s'est lui-même investi personnellement (en créant une ONG) pour pallier le manque crucial d'éducation des centaines d'enfants illettrés qui font partie de la population en errance et en désespérance de cette région mitoyenne. C'est donc avec des volontaires bénévoles (institutrices locales) qu'un minimum d'instruction est donné à la population enfantine et adolescente, enseignant les rudiments de l'alphabet en passant par certains gestes simples et sanitaires, comme l'apprentissage d'un efficace brossage de dents. (95% des filles et 80% des garçons sont analphabètes). Des classes souvent en surnombre, avec la présence tolérée (mais avec interdiction de participer concrètement aux leçons) d'une frange nombreuse et disparate de sans papiers essentiellement d'origine afghane. Avec toujours la présence insidieuse de cette affligeante et tenace "intoxication morale" infligée par les anciennes écoles coraniques exigeant des jeunes filles d'être totalement voilée par une ample burqa, dès leur plus jeune âge...
