Directeur commercial dans une importante société tokyote, Ryûhei Sasaki, âgé de quarante-six ans, se retrouve licencié du jour au lendemain, lorsque son poste est délocalisé quelque part en Chine où l'on propose, pour le même statut et le même salaire, trois jeunes employés compétents et dévoués. C'est ainsi que le sort de notre Nippon de service est prestement scellé, dans une radicale trajectoire vers un irrémédiable chômage de longue durée. Meurtri et contrit par cette inique décision fortement arbitraire, Ryûhei ne se sent guère en mesure d'annoncer cette déplaisante nouvelle à son entourage proche et décide donc, chaque matin, de faire semblant d'aller à son bureau, comme si de rien n'était. Une pratique cachottière qui se révèle finalement bien plus fréquente que nous eussions pu l'imaginer, lorsque notre demandeur d'emploi rencontre un camarade d'université, dans la même galère, mais aux préventifs leurres, téléphoniques et autres, bien plus sophistiqués. Il est vrai que l'instinct ou la nécessité de dissimulation semble constituer le ciment même de la famille Sasaki : le fils aîné magouille dans d'obscurs trafics nocturnes, avant de s'engager dans l'armée américaine et le plus petit, prénommé Kenji, détourne l'argent destiné à la cantine scolaire pour prendre de subreptices leçons de piano, auprès d'une agréable et compréhensive professeure de musique du quartier. Médiocres et humiliantes soupes populaires, vains entretiens d'embauches dérisoires seront le lot quotidien du découragé Ryûhei qui acceptera finalement un éprouvant et fastidieux emploi d'agent de service dans un vaste et anonyme centre commercial. Et voilà que son épouse, désormais au courant du licenciement de son mari, se fait prendre en otage par un certain Dorobô, un être fort perturbé venu cambrioler la maison...
- Le Monde du 25 mars 2009
- Annuel du Cinéma 2010
- Télérama numéro 3089 (Semaine du 28/03 au 03/04/09)
- Cahiers du Cinéma numéro 644
- Libération du 25 mars 2009