ANTICHRIST - 2008

Titre VF ANTICHRIST
Titre VO Antichrist
Année de réalisation 2008
Nationalité Danemark / France / Allemagne
Durée 1h44
Genre FANTASTIQUE
Notation 8
Date de sortie en France 03/06/2009
Thème(s)
Enterrements (tous pays confondus)
Taxis (Cinéma danois)
Oiseaux
Sadomasochisme
Masturbation (tous pays confondus)
Cinéma danois (ORIGINE)
Trains et gares (Cinéma danois)
Ours en peluche (tous pays confondus)
Renards (tous pays confondus)
Dépression (tous pays confondus)
Rêves et cauchemars (Cinéma danois)
Réalisateur(s)
VON TRIER Lars
Chef(s) Opérateur(s)
DOD MANTLE Anthony
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Lars von Trier
Distribution : Les Films du Losange

Visa d'exploitation : 121 012

- Prix d'interprétation féminine pour Charlotte Gainsbourg, Cannes 2009
Acteurs
DAFOE Willem
GAINSBOURG Charlotte
Résumé

1) Prologue. En pleine étreinte copulative, un couple ne se rend pas compte que leur petit garçon, s'est imprudemment approché de la fenêtre de l'appartement, pour finir par basculer dans le vide, avec son ours en peluche...

2) Chapitre 1 : deuil. Profondément perturbée par cette mort atroce et quelque peu absurde, la pauvre mère, intimement disloquée, s'est réfugiée dans une étouffante et culpabilisante dépression, nécessitant au final une longue hospitalisation. Son compagnon, thérapeute de métier, tente vainement de décrypter ses récurrentes crises d'angoisse qui semblent se cristalliser sur la forêt et plus particulièrement sur Eden, un discret lieu-dit dans un vaste bois de chênes où le couple possède une vieille cabane. Afin d'exorciser ces douloureuses peurs infondées, il est décidé de se rendre finalement sur ces lieux faussement bucoliques. Après d'inquiétantes manifestations inexplicables (brûlure de la plante des pieds durant la marche sylvestre) la jeune femme affirme être guérie et se sentir de plus en plus en osmose avec la forêt environnante...

3) Chapitre 2 : douleur (le chaos règne). Cette lourde proximité avec les éléments naturels, exacerbant son désir sexuel et ses craintes injustifiées d'une rupture prochaine de leur couple, finissent par provoquer chez la jeune femme une brutale crise d'agressivité et de violence, perforant une jambe de son compagnon à moitié assommé, et y boulonnant une lourde meule, durant son évanouissement...

4) Chapitre 3 : les trois mendiants. Parvenu malgré tout à fuir la fureur meurtrière de sa femme et à se terrer dans l'excavation d'une souche d'un arbre proche, l'homme est retrouvé par cette dernière qui tente tout d'abord de l'enterrer vivant, puis le ramène à la cabane, vaille que vaille. Après s'être mutilée avec une paire de ciseaux, et alors que l'homme est enfin parvenu à se libérer de son carcan cylindrique, elle tente à nouveau de le tuer. Il finit par l'étrangler et brûle son corps en forêt...

Epilogue : Alors qu'il tente péniblement, clopin-clopant, de retourner sur ses pas vers la civilisation, il croise une foule de femmes anonymes et indistinctes revenant sur Eden.

>>> Antichrist ? Antéchrist ? En tous cas, comme antipasto, Lars von Trier nous sert un superbe prologue, d'une hallucinante beauté dramatique, rehaussé par un noir et blanc indiscutable et un intuitif ralenti dans la prise de vue, pour une exemplaire mise en images d'un infanticide et cruel destin. On s'installe confortablement, bien calé dans son émotion pour appréhender une suite forcément géniale et dévastatrice, à souhait. Hélas bien vite, malgré de constants efforts de disponibilité et de refoulement systématique d'une inhibitrice perception cartésienne, on ne peut que décrocher des phantasmes abscons du réalisateur qui, certes se relève selon ses dires, d'une pesante dépression, pouvant motiver du spectateur, quelques magnanimes mansuétudes. Mais quand l'ensemble vire au grotesque et au charabia ésotérico-diabolique, avec ou sans clé à molettes pour se libérer accessoirement l'esprit d'une ankylose fatale, on éprouve quelques chavirantes lassitudes et bien des difficultés à réfréner un chapelet de ricanements malséants, sans pour autant craindre d'offenser les mânes célestes du divin Tarkovski auquel le film est dédié, qui au grand jamais ne s'est égaré dans "la zone" des corpulentes fadaises tarabiscotées. Il est vrai que le chaos règne désormais dans notre civilisation et que cela permet toutes les aberrations scénaristiques. De toute façon, il y aura toujours quelques rares élus dans la salle, vendeur au rayon dvd de la Fnac ou pasionaria des causes perdues d'avance, qui crieront au chef-d'oeuvre, en inconditionnels foudroyés par la farce balourde du saint Danois, en pleine extase...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Télérama numéro 3099 (Semaine du 06/06 au 12/06/2009)
- Annuel du Cinéma 2010
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cahiers du Cinéma numéro 646
Critiques (Public)