Quelques années après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Accusé d'avoir tué sa femme et son enfant, ainsi qu'un couple de voisins, Tokichi Sakane est violemment interrogé par la police qui veut lui extorquer ses criminels aveux. Dans sa cellule, il tente vainement de se suicider en se tranchant la gorge. Peu de temps après, remis de son geste extrême, il parvient à s'échapper de sa cellule en creusant un tunnel de plus d'une vingtaine de mètres. Commence désormais une folle cavale qui va durer près de huit longues années, avec de fréquents changements de région et de travail, occupant essentiellement des emplois sur des chantiers, comme ouvrier et comme mineur, sous le nom d'emprunt de Koba. Sa rencontre avec l'attentionnée Chie Naito va mettre en place une réelle relation amoureuse, sans cesse mise en péril par les incessants déménagements du fugitif. En permanence pourchassé par deux opiniâtres et sagaces pandores, obligé de se maquiller les sourcils pour ne pas ressembler à son portrait-robot, depuis peu affiché dans moult lieux publics, Sakane verra sa fastidieuse fuite en avant s'arrêter, une nuit, sur le quai d'un gare...

>>> Plutôt fort éloignée des films de sabre, de samouraïs et de yakuzas, une spécificité de notre réalisateur d'origine nipponne, cette oeuvre nonchalante et désabusée sur l'errance d'un criminel en manque de repères et de stabilité, se démarque par une composition hétérogène, alternant les retours en arrière, sans réelle chronologie scénaristique, avec des éléments présents, dans une linéarité souvent floue, voire manquante. Cette absence d'homogénéité narrative n'empêche guère le spectateur d'être quelque peu séduit par le personnage et la dramaturgie de l'ensemble...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)