LE TEMPS QU'IL RESTE - 2009

Titre VF LE TEMPS QU'IL RESTE
Titre VO The time that remains
Année de réalisation 2009
Nationalité France / Palestine / Belgique / Italie / Grande-Bretagne
Durée 1h45
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 14
Date de sortie en France 12/08/2009
Thème(s)
Photos et photographes (Cinéma français)
Chorales / Choeurs
Feux d'artifice (tous pays confondus)
Auto-stop (tous pays confondus)
Taxis (Cinéma français)
Cinéma palestinien (ORIGINE)
Pêche et pêcheurs (Cinéma français)
Suicide (Cinéma français)
Alcoolisme et autres beuveries (Cinéma français)
Milieu médical (Cinéma français)
Réalisateur(s)
SULEIMAN Elia
Chef(s) Opérateur(s)
BATIGNE Marc-Andre
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Elia Suleiman
Distribution : Le Pacte / Districup - Backup Films

Visa d'exploitation : 120 345

- Sous-titre :  "Chronique d'une absence - présence" .....

- Dédicace : "A la mémoire de ma mère et de mon père" .....
Acteurs
SULIMAN Ali
SULEIMAN Elia
BAKRI Saleh
NOY Menashe
KLEINBERGER Avi
HLEHEL Amer
RAVITZ Nati
HAJ Yasmine
TANUS Samar
NEUSSER Lotuf
KHLEIFI George
ASSAL Ehab
RAMADAN Isabelle
BRONFMAN Daniel
MUAMMAR Leila
QOBTI Tareq
Résumé
                                                               "Demain nous prendrons peut-être la mer" (comptine)

Au sortir de l'aéroport de Tel-Aviv, passager mutique d'un taxi égaré dans un orage apocalyptique, le metteur en scène de cinéma Elia Suleiman se souvient en silence. Nazareth, le 16 juillet 1948 : alors que les forces israéliennes investissent la région, le père du réalisateur est sauvagement battu par des soldats. C'est le début d'une longue oppression silencieuse pour le peuple palestinien, sur une quarantaine d'années, avec de vaines velléités d'autonomie et de révolte, sous le regard keatonien de Suleiman, mémoire vivante et grinçante d'une tragédie historique permanente... 

>>> C'est en donnant aux événements et situations virtuellement dramatiques, une configuration cocasse et décalée (le suicide à répétition du voisin, les soldats et les infirmiers qui se disputent un blessé) ou visuellement esthétique et picturale (les prisonniers sous les oliviers) et en utilisant un comique à répétition, entre ubuesque constat d'impuissance et profond désarroi existentiel, que le metteur en scène Elia Suleiman, malgré une dernière demi-heure tournant quelquefois à vide, dresse l'amère cartographie d'une nation en miettes, profondément en désarroi, avec cet "humour (ravageur et particulier) qui est la politesse du désespoir"  (Boris Vian)  ...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Libération du 12 août 2009
- Cahiers du Cinéma numéro 647
- Annuel du Cinéma 2010
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
17/20 : En gommant le contexte, pour peu qu'on n'ait jamais connu ces tiraillements de territoires, on peut trouver ces souvenirs comme trop intimes, indignes de constituer un film international. Sont posées une suite de "colles", cette voiture sous la tempête, quelques références guerrières... Puis l'auteur d'abord en retrait se plante devant la caméra avec sa silhouette souple, beau visage, regard méridional parfois humide, l'air de nous dire "est-ce que ça vous parle ?"... (Les rationalistes peuvent décrocher d'entrée de jeu)... Sont inscrits dans les gènes d'Elia Suleiman "les Palestiniens depuis 1948", sujet méconnu, à savoir des populations devenues minoritaires sur leur sol, ou bien délogées de gré ou de force de leur terre natale : et tout ça "pour que le peuple juif ait une terre"... (Ce qu'on ne sait pas : Israëliens souvent installés dans des maisons palestiniennes désertées comprenant mobilier, vaisselle, photos de famille, le chien et le chat, avec interdiction, encore actuellement, de restituer leurs biens aux Palestiniens chassés) ! L'essentiel se passe donc à Nazareth, un bien joli patelin... Flashs-back, quelques plans sur les parents (dont la vraie mère âgée du réalisateur), dans un contexte arabo-israëlien mêlant ritournelle palestinienne d'antan et refrain américain au karaoké... Coupures d'image, énigmes, pirouettes procurent la distance nécessaire au cinéaste toujours pas revenu de ce vol d'identité ! L'enfant silencieux et troublé qui survit en Elia Suleiman authentifie la douleur palestinienne une fois pour toutes... mais sans nier le peuple d'Israël. Cet homme mériterait un ministère.  L.Ventriloque