Dans Paris occupée par les forces allemandes se constitue lentement une forme d'opposition gauche et disparate (tracts, graffitis) bientôt reliée par une résistance armée, plus violente et plus radicale. Parmi les différents groupes et collectifs en guerre ouverte avec les intrus teutons, celui de l'Arménien Missak Manouchian constitué de vingt-deux hommes et une femme, tous d'origine étrangère qui, individuellement ou collectivement vont saper le moral des occupants, par des opérations ciblées sur des gradés, des trains, des dépôts. Ces attaques constantes et largement imprévisibles sont de plus en plus périlleuses à cause de l'étroite collaboration de la police française avec l'envahisseur. De plus, l'instauration d'une humiliante ségrégation pour la population d'origine juive (port obligatoire de l'étoile jaune, interdictions diverses, déportation) ne fait que compliquer la tâche des résistants, en perpétuelle méfiance des fréquentes dénonciations d'origine et de motivation racistes...
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2010
- Positif numéros 581/582 et 583
- Jeune Cinéma numéros 326/327
Critiques (Public)
A toutes les époques, dans tous les pays, lors des conflits armés, la collaboration avec les forces ennemies fut une triste et sanglante réalité. A chaque fois, son héroïque corollaire de révilte et de résistance a balayé, tôt ou tard l'envahisseur et les innombrables traîtres. Avec la force tranquille de ceux qui seront toujours dans le bon camp, Guediguian assène, imperturbable, que l'opposition la plus farouche et la plus déterminée contre le nazisme fut souvent l'oeuvre d'étrangers et d'apatrides, face à une sourde collaboration, quelquefois rampante et insidieuse, souvent active et engagée d'une partie de la police française. Cette oeuvre grave et nécessaire se présente donc comme un chaleureux hommage à tous ceux qui, comme Manouchian et sa bande, ou plus personnellement cet oncle inconnu fusillé à Brive à l'âge de vingt ans pour avoir lacéré des affiches de propagande fasciste, refusèrent le diktat allemand de l'oppression sur la liberté. Suis donc un peu triste et contrite de ne pas percevoir dans votre écrit un plus grand enthousiasme pour cette noble cause... Amandine qui (vous) taquine
65 ans après la fin de la guerre, le premier film qui évoque le rôle primordial des communistes dans la lutte armée contre le nazisme, alors que beaucoup d'autres se contentaient d'attendre la libération par les armées alliées et en profiter pour occuper les postes officiels. Virginie LEDOYEN et Vincent ABKARIAN sont excellents et DARROUSSIN apporte son talent à un personnage ambigu. A noter que le cinéma hollandais des les années 80 à rendu hommage a la militante communiste Hannie SCHAFT qui est l'héroïne nationale de la résistance aux Pays-Bas dans "la fille aux cheveux rouges" et le film "l'assaut". Bien sûr dans le contexte actuel Guediguian donne à son film un rôle pédagogique et ne peut éviter une certaine lourdeur, mais les trois excellents et principaux interprètes permettent de transformer l'essai. A voir absolument.