Soeur Hadewijch est une jeune novice particulièrement intransigeante avec sa foi, au point de s'abandonner quelquefois aux égotiques rigueurs de l'abstinence alimentaire et de la mortification extatique. Ce persistant acharnement exalté à l'ascèse et aux privations n'est guère du goût de la mère supérieure qui y voit un manque flagrant d'humilité, une narcissique propension à l'orgueil, lui refusant de prononcer ses voeux et la rendant à la vie civile. Céline retourne donc chez ses parents qui habitent un appartement cossu, dans la capitale, situé rue d'Anjou, sur l'île Saint-Louis, bien décidée à poursuivre ses études en théologie. Abordée une après-midi par trois garçons qui l'invitent à boire un verre, elle se lie principalement avec Yassine, avec lequel elle ne répugne pas de faire des virées en scooter (volé), tout en imposant une relation des plus platoniques. Ce dernier l'emmène rendre visite à son frère, improvisé imam de banlieue, dont le discours religieux ne peut que séduire la demoiselle. Un court séjour au Moyen-Orient (Liban) sous les bombes, un discours de plus en plus orienté vers la lutte armée de son discret mentor, Céline semble avoir trouvé la voie étroite du terrorisme comme aboutissement à sa douloureuse dévotion... 

>>> Rencontre improbable et discutable entre l'amour contemplatif chrétien et l'action politique de la foi musulmane, dans cette quête totalitaire de l'amour absolu, définitif. Si l'actrice principale est splendide dans sa lumineuse interprétation, on reste plutôt dubitatif quant à la facilité avec laquelle sa croyance puriste adhère au mysticisme du jihad et cautionne des actes hautement réprouvés dans sa propre religion...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)