Dans les vastes montagnes Verkhoïansk de la lointaine Sibérie Orientale vit, depuis des millénaires, le peuple des Evènes dont l'activité essentielle est l'élevage d'immenses troupeaux de rennes. Le jeune Serguei, du clan de Batagaï, âgé de seize ans, a été nommé gardien de la harde et va devoir suivre, surveiller et protéger les animaux lors de leurs pâturages itinérants, avant le parcage en enclos durant la terrible saison hivernale. En effet, les puissants cervidés sont souvent attaqués par des meutes de loups affamés, surtout durant les mois de grand froid et de raréfaction du gibier. Sa première réaction, lorsqu'il croise une louve et ses quatre petits, est de vouloir les abattre, selon les ancestraux préceptes de son peuple. Mais leur joyeuse turbulence et leur beauté sauvage auront raison de la fatale détermination du garçon qui, de jour en jour, de lentes mises en confiance progressives en approches câlines réitérées, parviendra à se faire adopter par les espiègles canidés et leur protectrice mère. Cette singulière et fragile complicité aura plus de mal à se vivre pour la ravissante Anastasia, une jeune fille d'une autre tribu, qui se sent pleine d'attirances pour le garçon. De plus, il va falloir songer à l'arrivée imminente de la mauvaise saison, ravivant l'instinct prédateur des jeunes loups, de plus en plus costauds et déterminés...
15/20 : Choc par rapport à d'autres productions tournées dans ces glaces ! Avoir à s'habituer à la langue française moderne parlée dans ce coin reculé (même si les acteurs se mélangent à une tribu locale en grand danger de disparition). L'accent "djeune" collant aux baskets jette un froid... Vite suivi d'indulgence (tant qu'on n'a pas connaissance du livre aussi...), car on "rentre" dans l'histoire grâce aux autres apports, et c'est un beau cadre pour le message laborieux à transmettre au jeune enfant encore proche des peluches, se sentant frère ou soeur d'un animal domestique... Petit louveteau deviendra grand, aïe... Les gigantesques moyens servant ce film (pour peu qu'on se penche sur ses secrets de tournage) ne le hissent probablement pas à la crédibilité du "Dernier Trappeur", pour tous et d'une autre trempe. N'empêche qu'on baigne dans l'observation d'animaux en décor naturel, avec cette prédation incontournable, en laissant Nicolas Vanier l'enseigner à notre place à la génération qui monte... Les parents accompagnés d'enfants à partir de 5 ou 6 ans, outre qu'ils apprécieront les péripéties, peuvent ainsi économiser une explication des plus embarrassantes. L.Ventriloque