Un hiératique tueur à gages a rendez-vous dans un aéroport avec deux sentencieux quidams qui finissent par lui remettre une boîte d'allumettes contenant un message codé, avant qu'il ne s'envole pour Madrid. Commence pour notre fringant personnage, adepte du taïchi et de la méditation, un fastidieux jeu de piste à travers le territoire espagnol, ponctué de hasardeux arrêts aux terrasses de café, lieux privilégiés d'énigmatiques rencontres qui à chaque fois se concluent par un nouveau contact, dans une autre ville, un autre égarement. Après maintes sinuosités erratiques, appartements, musée, promontoire, bars, l'étrange itinéraire se termine au fin fond de l'Andalousie, en face d'une résidence isolée, puissamment protégée par des gardes armés où réside l'homme qui doit être abattu... 

>>> Il ne suffit pas de consteller le film de propos abscons et sibyllins, en récurrents leitmotivs ibérico-linguistiques, de le parsemer de répétitifs agissements incongrus et caféinés, d'arborer en préambule un galvaudé vers rimbaldien, sans oublier d'asséner quelques aphorismes définitifs et adolescents (La vida no vale nada) et de finalement basculer dans la virtualité subjective ou la foutaise cérébrale, selon la perception du moment, pour créer une oeuvre artistique et sauver le spectateur halluciné d'un mortel ennui rédhibitoire que même un pataphysicien aguerri ne saurait défendre...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)