Un matin comme bien d'autres, dans la grande mégalopole philippine de Manille, un vaste bidonville en périphérie, où vit, vaille que vaille, assistance, optimisme et débrouillardise à la clé, la famille Maglanqui. Alors que Dado, le père, s'en va, comme chaque jour, à son travail, la dynamique Thelma s'occupe de ses trois enfants et des mille et un riens du foisonnant quotidien familial. Il y a Yuri, le fils le plus âgé qui élève des pigeons sur le toit de leur baraquement, le jeune Gerald, plein d'énergie et de gentillesse et le plus petit, John John, qui semble avoir besoin d'un bon bain revigorant. C'est que ce n'est pas un jour ordinaire pour l'espiègle gamin dont le destin devrait radicalement se modifier, aujourd'hui. En effet, Bianca, une efficace et notoire responsable d'une fondation locale pour l'adoption, vient de passer chez les Maglanqui, annoncer que John John devra être remis, dans la journée, à ses nouveaux parents adoptifs, les Stewart, une riche famille américaine, venue de San Francisco pour chercher l'enfant. C'est que la vaillante Thelma, comme de nombreuses autres femmes du bidonville, s'occupe d'élever durant quelques années des enfants abandonnés ou orphelins, qui doivent ensuite acquérir une "vraie" famille d'adoption, souvent étrangère, avec à chaque fois une brutale et incommensurable déchirure...  

>>> Sur un sujet éminemment mélodramatique, le réalisateur philippin nous propose une oeuvre bienheureuse, dénuée de tout pathos larmoyant et de lourdeur démonstrative, pour ne garder et nous offrir qu'une significative tranche de vie, nimbée d'émotion diffuse et de tendresse permanente...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)