Le jeune Sven Lehnert, d'origine allemande, vient de débarquer du train à la gare d'Oswiecim (Auschwitz) en Pologne, pour effectuer son service civil dans le centre international de jeunes, situé dans le périmètre même de l'ancien camp de concentration. Ses occupations sont plutôt floues et peu variées et vont de l'assistance à des groupes scolaires en visite à quelques aides ponctuelles deci, delà, au gré des interventions et des nécessités. La majeure partie de son temps est consacrée à aider un ancien rescapé de l'holocauste, un certain Stanislaw Krzeminski, âgé de plus de quatre-vingt ans, acariâtre et grincheux, qui s'occupe de rafistoler de vieilles valises ayant appartenu à ceux qui sont morts dans les chambres à gaz. Avec un certain mépris condescendant et une discrète arrogance affichée, le vieil homme accepte fort mal la présence du jeune homme qui doit aussi le conduire quotidiennement à de fastidieuses séances de rééducation. Heureusement que ce dernier, plutôt impuissant et navré de tant d'animosité injustifiée, fait la connaissance de la pétulante Ania qui officie comme guide pour les hordes de touristes qui déferlent sur le camp, tout en finissant ses études d'interprète, avec l'espoir de quitter rapidement le pays... 

>>> Sur la fragile et précieuse thématique de la préservation de la mémoire collective, contre l'oubli et le temps qui (tré)passe, une oeuvre bienvenue, jamais grinçante ni accablée, qui constate, sans amertume ni condamnation, avec une certaine gravité impuissante et débonnaire, que seule compte finalement la représentation ou la commémoration, au détriment du vécu et de la réalité...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)