Squattant en toute illégalité les dépendances domestiques d'une immense bâtisse coloniale, aujourd'hui à l'abandon, trois femmes y vivent, depuis une éternité, recluses et asociales, avec comme seuls subsides, une inique et maigre rétribution accordée à l'une d'elles, en échange de quelques délicats travaux de broderie, pour un commerçant de la ville, et comme seules subsistances, les plantes et les légumes du mitoyen jardin potager entretenu avec attention et régularité. Alors que la plus jeune, prénommée Aïcha, s'éveille à une féminité étouffée et frustrée par une mère omniprésente et suspicieuse, l'aînée semble survivre dans l'aigreur d'un passé sombre et traumatisant. Toute cette fragile disharmonie va s'affirmer et se concrétiser lorsque leur maladive autarcie est troublée par l'irruption du petit-fils des anciens propriétaires et de sa petite amie Selma qui semblent vouloir s'installer dans la propriété, ignorant la présence des trois intruses. Une fête nocturne organisée par le couple, avec de nombreux invités, magnétise tellement la curiosité et les manques de la jeune Aïcha, qu'elle finit par se mêler anonymement à la pénombre et aux invités. Quelques jours plus tard, lorsque Selma découvre l'existence de cette dernière, que sa mère et sa soeur, parties en ville, avait préalablement attachée sur son lit, afin d'éviter ses dangereuses incursions dans la vaste demeure, le drame guette inexorablement...

>>> Quelques rares scènes réussies, dans un ensemble fort conceptuel et hautement artificiel, pour une construction scénaristique et psychologique improbables, avec moult scènes et comportements prévisibles, n'échappant pas à un certain ridicule et au travers de "la scène à faire", cette dérive matriarcale, avait pourtant tout pour séduire et ce sordide gynécée bien d'autres potentialités dramatiques...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)