Lors d'une petite soirée festive informelle, deux amis, la dynamique Marie et son alter ego gay Francis, tombent sous le charme d'un garçon de leur âge, prénommé Nicolas. Commence un discret jeu de séduction, entretenu (in)volontairement par le jeune éphèbe, avec d'épisodiques retrouvailles, dans un bar, à la sortie d'une pièce de théâtre, à la campagne et même chastes nuits passées ensemble, dans une amicale et ambivalente proximité. C'est lorsque Nicolas invite le duo pour un court week-end dans le chalet de sa tante, qu'une trop grande complicité entre les garçons va éveiller la colère et la rancœur de la demoiselle allant jusqu'à se chamailler, puis se bagarrer avec Francis, son désormais rival. Un épisode navrant qui va bien sûr jeter un froid, une interruption dans la pseudo-affection triangulaire qui sera d'ailleurs totalement interrompue par le départ de Nicolas pour une durée de huit mois, en Asie...
17/20 : On fume vraiment beaucoup dans ce film. Le premier et le dernier ralentis, très appuyés, ont leur raison d'être, les autres beaucoup moins... Idem pour le tube "Bang bang" en v.o. italienne, il eût été préférable de placer une autre romance plutôt que d'en remettre une couche... Toutefois, c'est plaisant à suivre, on ne s'ennuie pas dès lors que le côté "plus fort que soi" dans un contexte quelque peu vertigineux est entériné. C'est une histoire à l'intention des amoureux de l'amour, ces partenaires prêts pour le duel sans merci. Pour qui s'est sorti de ce genre d'impasse dans l'un et l'autre sens, un sourire béat pendant toute la séance : joie de revisiter la niaiserie de la victime et la prétention des cibles en se disant à part soi : "c'qu'on est-y bête !". Xavier Dolan situe bien l'aveu verbal, cette imprudence sans laquelle la parade durerait sans péril pour bifurquer en douce ensuite vers une autre proie... Un regard sans concession, très personnel, qui devrait faire hausser les épaules des durs, des costauds... L.Ventriloque