CAMPING SAUVAGE - 2005

Titre VF CAMPING SAUVAGE
Titre VO
Année de réalisation 2005
Nationalité France
Durée 1h20
Genre DRAME
Notation
Date de sortie en France 29/03/2006
Thème(s)
Campings .....
Réalisateur(s)
ALI Christophe BONILAURI Nicolas
Chef(s) Opérateur(s)
PEYREBRUNE Jérôme
Musique
BABY Nicolas BOUYSSOU Olivia LEVY Dan NEIL Philippe
Renseignements complémentaires
Scénario : Christophe Ali
et Nicolas Bonilauri .....
Distribution : Shellac
Produit par Tom Dercourt

Visa d'exploitation : 110 327
Acteurs
LAVANT Denis
LE BESCO Isild
BONGARD Pascal
GUERIN Jean-Michel
DEMARET Martine
TREGOUËT Yann
MISRAHI Raphaëlle
BERCOT Emmanuelle
FIX Marcel
Résumé
Amour impossible entre la jeune Camille, en vacances avec son petit ami Fred et ses parents, dans un camping méridional, et le beau-frère du propriétaire des lieux, un quadragénaire plutôt séduisant .....
Bibliographie
- Annuel du Cinéma 2007
Critiques (Public)
Le scénario a été écrit après que Denis Lavant et Isild Le Besco ont donné leur accord pour incarner les personnages de Blaise et de Camille. Le film a été fait sur mesure pour eux. Les deux comédiens sont impressionnants ; figures de proue d’un certain cinéma, celui de Léos Carax et Claire Denis pour l’un, Benoît Jacquot et Emmanuelle Bercot pour l’autre.

Les deux réalisateurs se sont rencontrés dans le cadre d’un atelier vidéo au cinéma Jean Vigo à Gennevilliers. Etudiants à Paris VIII, en section cinéma, ils réalisent des courts métrages en binôme et depuis, ils travaillent ensemble. Ils ont déjà un univers bien à eux, avec une même approche de la violence. Dans Le rat (2001, moyen métrage d’une heure), elle est poussée à son paroxysme, dans Camping sauvage, une scène de cauchemar risque bien de devenir une séquence d’anthologie. Après avoir vu ce film, on ne peut plus considérer la pétanque comme un loisir pépère. En revanche, celui qui déteste le camping reste convaincu d’avoir raison. Il l’a su déjà après avoir vu, en son temps, Dupont-Lajoie, film auquel on pense ici, même si du point de vue sociologique, ce n’est pas du tout pareil. Dans Camping sauvage, on retrouve la promiscuité qui fait cohabiter toutes les générations, avec ces regards malsains des hommes murs portés sur les Lolita et cet ennui qui pèse sur cette « immense prison en extérieur où les arbres à perte de vue qui s’élèvent très haut dans le ciel participent à cet enfermement. » Dans ces allées sinueuses où stationnent les caravanes, le destin de Blaise va croiser celui de Camille. Avec son visage marqué, et au détours d’une ou deux allusions, on sent qu’il a tout un vécu derrière lui. Il a une femme et un enfant à charge. Son beau-frère, le directeur du camping, l’a embauché comme moniteur de voile, pour le dépanner, car le couple est dans le besoin. Camille, elle, a 17 ans. Elle est blonde, lumineuse. Elle est en vacances avec ses parents et son grand-père. Le barman du camping est son petit ami mais rien ne convient à la jeune fille qui vit les affres douloureuses de l’adolescence. Entre moues boudeuses, injures et esclandres, Camille, dans sa jupe trop courte, est un archétype. Isild Le Besco incarne parfaitement le personnage. Blaise va s’affoler devant cette jeune fille révoltée contre tout et tout le monde. Le voyeurisme omni présent dans le camping et cette façon que les gens ont de se mêler de ce qui ne les regarde pas, car il faut bien tuer le temps, va réveiller, et exacerber, chez ce couple étrangement assorti, une envie de liberté, une envie de ruer dans les brancards de cette société. Les réalisateurs filment à merveille les tensions qui se nouent et ils ménagent un suspens efficace. On appréciera les séquences de nuit qui relèvent presque du cinéma fantastique par contraste avec les scènes de jour. Lorsque finalement, Blaise est obligé de quitter le camping, on croit que le film connaît son dénouement mais au contraire, il prend alors un tournant inattendu. Blaise va vivre avec Camille une adolescence qu’il n’a jamais connue, sans doute. On croit à ce couple improbable et c’est une réussite de ce film. Les envolées poétiques et la réalité brute se mêlent. On saluera la démarche jusqu’au-boutiste du film qui est aussi sa limite. Sans avoir défini les tenants psychologiques des personnages, il nous laisse, spectateur, sur notre faim, avec un sentiment de vanité. Sans doute aurait-il mieux valu que, dès le générique, il soit précisé que le film était inspiré d’un fait divers.
Elsa Nagel

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