LE CAS PINOCHET - 2001

Titre VF LE CAS PINOCHET
Titre VO
Année de réalisation 2001
Nationalité France / Belgique / Espagne / Chili
Durée 1h50
Genre DOCUMENTAIRE
Notation
Date de sortie en France 10/10/2001
Thème(s)
Documentaires (Cinéma français)
Films politiques (Cinéma français)
Milieu judiciaire et juridique (Cinéma français)
Chili (1970-1988) (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
GUZMAN Patricio
Chef(s) Opérateur(s)
BOUQUIN Jacques
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Patricio Guzman
Distribution : Euripide Distribution

Visa d'exploitation : 100 290
Acteurs
PINOCHET Augusto
SCHAAD Peter
JONES Alun
LAMONT Norman
GARCES Joan
NICHOLS Clive
GARZON Baltazar
CASTRESANA Carlos
GUZMAN Juan
THATCHER Margaret
Résumé

Documentaire signifiant sur les longues procédures judiciaires internationales qui ont permis de faire incarcérer le général Pinochet et ses sbires pour crimes contre l'humanité...

Bibliographie
Critiques (Public)
Avec ce film, Grand prix au Festival international du documentaire à Marseille, Patricio Guzman continue d’explorer la mémoire du Chili. Il relate la manière dont Pinochet a été arrêté à Madrid, jusqu’à son assignation à résidence, conjuguant le point de vue de l’Histoire avec les récits des victimes de la torture.

Le débat qui suivit la projection du film, projeté en avant-première au cinéma Star, a été d’une rare émotion. Une femme reconnut sa belle-mère, dans l’une des victimes du régime de Pinochet, et apprit, ce soir-là, ce qu’elle avait subi. Car, à l’instar de ceux qui revinrent des camps nazis, nombreux sont ceux et celles qui n’ont jamais parlé de ce qu’ils ont vécu - pas même à leurs proches, surtout pas à eux. Ce silence est symptomatique. Entre ceux qui ont peur, et les révisionnistes qui considèrent Pinochet comme un “sauveur de la Patrie“, la société chilienne a fait comme si de rien n’était, assurant à son dictateur la paix d’une retraite paisible. Celui qui s’était cru intouchable a malgré tout rencontré la justice en la personne de Carlos Castresana, un jeune procureur de Madrid qui découvrit un article légal permettant à la justice espagnole d’intervenir dans n’importe quel pays où l’on pratique génocide, torture ou terrorisme. A Londres, où il était arrivé le 22 septembre 1998 pour se faire opérer du dos, Pinochet est arrêté par Scotland Yard. Plus tard, la chambre des Lords supprime son immunité parlementaire. Il est assigné à résidence, dans la banlieue de Londres, pendant plus d’un an. Plan mémorable du documentaire montrant l’accolade et le baiser affectueux que Margaret Thatcher donne au dictateur pour l‘assurer de son soutien ! Pinochet est renvoyé ensuite au Chili, pour des raisons de santé, par le gouvernement de Tony Blair. Au Chili, 200 plaintes ont été déposées contre lui, des charniers ont été découverts dans les jardins des maisons où se pratiquaient les tortures. La Cour Suprême, à son tour, lui retire son immunité parlementaire et Pinochet est assigné à résidence depuis le 29 janvier 2001, sur ordre du juge Juan Guzman. Pinochet vit chez lui, bien au chaud, la conscience tranquille sans doute, puisqu’il serait atteint de démence sénile. Le documentaire de Patricio Guzman met à vif la mémoire du Chili et de ses victimes pour faire front à l’amnésie et pour raconter les péripéties peu banales qui ont conduit à ce que la justice puisse se faire. Ainsi, s’exprimant sur son film, il a déclaré : “C’est aussi un film sur “l’incrédulité”, sur un événement qui semblait “irréel”, sur un “accident” qui a permis à la justice de lever l’impunité d’un tyran connu du monde entier. Le film raconte comment “l’impossible” est devenu possible. Et surtout comment une action judiciaire d’une telle ampleur a pu être mise en place alors que personne, absolument personne n’aurait pu, jusque là, imaginer qu’elle puisse aboutir.” Désormais, la statue d’Allende trône à Santiago. Elsa Nagel

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