PRENDRE FEMME - 2004

Titre VF PRENDRE FEMME
Titre VO Ve'lakhta lehe isha
Année de réalisation 2004
Nationalité Israël / France
Durée 1h37
Genre DRAME
Notation
Date de sortie en France 26/01/2005
Thème(s)
Cinéma israélien (ORIGINE)
Coiffeurs et barbiers (tous pays confondus)
Postes et Télécommunications
Réalisateur(s)
ELKABETZ Ronit ELKABETZ Shlomi
Chef(s) Opérateur(s)
SCHARF Yaron
Musique
KORB Michel
Renseignements complémentaires
Scénario : Ronit Elkabetz
ET Shlomi Elkabetz .....
Distribution : Sophie Dulac Distribution

Visa d'exploitation : 108 975
Acteurs
ELKABETZ Ronit
ABKARIAN Simon
MELKI Gilbert
KADOSH Sulika
BEGER Dalya
REGEV Kobi
MOSHKOVITZ Omer
EITAN Yam
ZARROUK Valerie
ZRIHEN Carl
BARAK Ben
BEN-DAVID Gilad
BLAY Dina
COHEN Albert
ELKABETZ Shlomi
KAMBUS Rosina
KOVCHOVITCH Sandra
OHAYON David
OHAYON Itamar
OTAYON Jacques
OHAYON Jali
OHAYON Meit
TAMIR Itai
Résumé
Les tendus et complexes liens d'une mère de famille prénommée Viviane, avec ses trois enfants,
ses sept frères, son époux plutôt grognon et un ancien amour de jeunesse .....
Bibliographie
- Annuel du Cinéma 2006
Critiques (Public)
Dans Mon trésor de Keren Yedaya, Ronit Elkabetz incarnait une mère à la dérive, prise dans l’engrenage de la prostitution. Poignante ! Dans Prendre femme écrit avec son frère, elle joue Viviane, une femme prisonnière des traditions contre lesquelles elle se bat. La condition féminine en Israël traitée par des femmes est un sujet brûlant qui donne lieu à un cinéma fort et âpre, d’une grande intensité dramatique.

Prendre femme se passe à Haïfa, en juin 1979, au lendemain de la venue du président Anouar El Sadate en Israël, à la Knesset. Que cette histoire de femme avide d’une nouvelle liberté trouve son ancrage à ce moment-là n’est pas innocent. “Cette période a été très particulière au Proche-Orient et notamment en Israël car elle laissait entrevoir, pour la première fois, une espérance de tous les possibles. Dehors c’est la paix, à l’intérieur de la maison chacun mène sa guerre”. Ronit et Shlomi Elkabetz parlent de leur mère d’origine marocaine, immigrée au début des années 60, comme de nombreux juifs d’Afrique du Nord qui avaient regagné la terre promise. Or, ils ont emporté avec eux leur lot de traditions qu’ils ont maintenues, tout en étant confrontés aux valeurs de la vie moderne en Israël. La première scène du film est emblématique de l’enfermement de la jeune femme aux prises avec une culture et une société traditionnelle patriarcale et machiste. La caméra, au plus près du visage de Viviane, tourne autour d’elle, la cerne, tandis que ses frères la jugent, tant en hébreu qu’en arabe. Viviane veut quitter son mari. Viviane est mariée depuis vingt ans à Eliahou. Ils ont trois enfants. Plus rien ne les lie que la haine de l’une et la résignation de l’autre. Viviane rêve d’un mari qui ait des ambitions et qui la surprenne. Eliahou ne comprend pas sa femme. Pourquoi ne se contente-t-elle pas de son gentil mari ? Il ne joue pas son maigre salaire et il ne la bat pas pourtant ! Elle devrait lui être reconnaissante de ce confort ouaté qu’il lui offre. Il est très religieux et chante même à la synagogue. Mais Viviane, elle, ne supporte plus que ses enfants soient privés de vacances à cause de Shabbat. Le film est porté par le talent de ses interprètes. Simon Abkarian (Eliahou) est tout en douleur contenue. Ronit Elkabetz a le magnétisme des grandes tragédiennes. Elle a quelque chose d’Anna Magnani et c’est à Gena Rowlands dans Une femme sous influence de Cassavetes que l’on pense, par son énergie au bord de la crise de nerf. Elle est à la fois femme forte et fragile, à fleur de peau. Elle explose avec une dureté sans concession face à son mari. Elle est désarmée et désarmante face à cet homme qui fut un temps son amant et qui lui propose une autre vie (excellent Gilbert Melki). Mais elle est si lucide toujours. Dans ses accès de colère et par ses exigences, Viviane revendique une vie qui ne se réduirait pas au seul confort familial et au dévouement à son époux. C’est en cela qu’elle choque ses proches et ses voisins. Au-delà du contexte, assurément, ce film parle avec talent et émotion des femmes opprimées en général : “Viviane n’est pas folle. Elle veut vivre, mais sa vie est ancrée dans une réalité âpre qui ne tolère ni questionnement, ni réflexion. Alors elle doit choisir entre couper tous les ponts ou continuer de porter son fardeau. Le cri de Viviane reflète celui des femmes de par le monde, qui aspirent à la liberté, à la réalisation de soi, à l’égalité et à l’amour”. Elsa Nagel

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