En ce début du 20e siècle, Emmeline Pankhurst est une bienheureuse exemplarité pour bien des congénères britanniques, à cause de son édifiante et tenace lutte pour l'égalité du droit de vote entre les deux sexes, incessant combat qui lui permit de créer un étonnant et revendicatif courant féministe, un regroupement de femmes de toutes conditions sociales, qu'on finit par surnommer les "suffragettes". Bien sûr, cet engagement pour une aussi noble cause ne semblait pas a priori concerner la propre fille de notre égérie, qui à peine sortie d'un pensionnat, est bien plus encline à s'intéresser à la gent masculine qui lui tourne autour. Courtisée par au moins trois prétendants, et plutôt intriguée, voire attirée, par un mystérieux cavalier, qui va s'avérer être lord William Ascue, qu'elle reverra lors d'une promenade en barque sur la Tamise (sic), notre demoiselle se trouve fort éloignée des préoccupations égalitaires de sa maman. Pourtant, après quelques passages au quartier général des fameuses suffragettes, elle en deviendra leur porte-parole. Ses certitudes dès lors exacerbées, Nelly n'hésitera pas à se servir de lettres compromettantes, confiées par Lola Rodrigues, une femme désespérée d'avoir été répudiée par William Ascue, en fait le plus virulent opposant au Parlement à l'égalité entre hommes et femmes. Et l'affrontement idéologique la poussera même à poser une bombe sous le siège du virulent opposant. Mais ce que Nelly ignore encore, c'est que lord Ascue est en fait le mystérieux personnage croisé dans Londres, dont elle est follement amoureuse...

>>> Partant sur des données historiques et politiques avérées et concrètes, (création de la Women's Social and Political Union), cette oeuvre pourrait s'appréhender comme un courageux et rare brûlot contre le machisme évident et imposant de l'époque. Hélas, lorsqu'on arrive à la fin du film, notre féroce suffragette a bien rangé ses armes, épousé son plus virulent opposant qui lui aura fait finalement quatre enfants...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)