Chargé d'affaires à la Banque Internationale de Commerce et de Financement (BICF), Paul Wertret, cinquante ans, se rend comme chaque matin à son lieu de travail, aujourd'hui exceptionnellement en autobus, laissant sa voiture au domicile. Arrivé au bureau, il sort un révolver et abat froidement deux de ses supérieurs, puis attend l'arrivée des forces de l'ordre, avant de se tirer une balle dans la bouche. Ce court laps de temps, entre l'irruption des autorités judiciaires et son rigoureux geste fatal, seront pour lui l'occasion d'une froide réflexion sur les événements qui l'on emmené vers cette sanglante tragédie. Tout commence par une accusation inique et injustifiée, de la part d'un des principaux managers du groupe, l'odieux Alain Fisher, de ne pas tenir ses objectifs, un prétendu faux pas qui va provoquer son changement d'affectation au sein de l'entreprise. Au fil des jours et des restructurations, on oublie de lui signaler un report de réunion, une conséquente modification structurelle, des informations en apparence anodines, en fait des omissions puissamment humiliantes, alors même qu'un collègue est accusé de détournements de fonds. Une lente dépersonnalisation, sur fond d'angoisse existentielle et d'hypocrisie ambiante, fera le reste.

>>> Impavide et cinglante dénonciation des pernicieuses dérives professionnelles qui tétanisent notre monde du travail, obnubilé par des notions spéculatives de rendement et d'efficacité qui provoquent la désintégration d'une personnalité, avec comme seules perspectives un libéralisme inhumain et radical, à l'aune et l'antienne du sarkozisme moribond, "travaillez plus, pour (faire) gagner plus" .....
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)