Ancien bandit de grands chemins, aujourd'hui devenu évangéliste, le dénommé Al Jennings, qui fut condamné à la prison à perpétuité, pour ses moult exactions délictuelles, peine ensuite réduite à cinq ans par le président Mac Kinley et enfin gracié par Théodore Roosevelt, raconte, assis à une terrasse d'un hôtel, en compagnie d'un journaliste et d'un éditeur britannique, une édifiante histoire du début de sa longue et tumultueuse carrière de brigand labellisé. Après avoir dérobé en compagnie de son frère Frank une somme de cinq mille dollars dans une officine bancaire d'une petite ville et pris la fuite dans le désert proche, notre hors-la-loi et son frangin trouvent refuge dans une triste masure enterrée dans le sable, (dogut) avec juste un toit qui émerge, occupée par une mère et son enfant souffrant terriblement de la famine. En effet, l'époux alcoolique s'en est retourné pour la énième fois en ville, boire le maigre pécule restant. Immédiatement un des frangins s'en vient chercher de la nourriture dans la ferme la plus proche, située à une douzaine de miles. L'aide salutaire de nos deux malfrats se prolongera en retournant en ville, pour faire disparaître la mise en gages de la minuscule propriété, opérée par le vil époux uniquement préoccupé par son frénétique besoin d'alcool, qui ira jusqu'à prévenir les autorités de la présence des deux bandits. Durant une nocturne attaque en compagnie de quelques hommes du shérif, il perdra finalement la vie. Nos deux aventuriers permettront à la jeune femme et à l'enfant, de retourner auprès de ses vieux parents en Arkansas qui l'avaient rejetée, avec lesquels les liens étaient devenus inexistants, depuis son mariage. Et malgré un doux sentiment naissant, entre Frank et la jeune femme, les deux frères repartiront ensemble vers de nouvelles aventures, forcément épiques...

>>> Projeté lors de l'incontournable festival du film muet de Pordenone (2011) voilà un western des plus étonnants, avec une histoire émouvante et aventureuse à la fois, narrée par le principal protagoniste repentant, habilement charpentée sur de bienheureuses circonvolutions scénaristiques (double flash-back) et tournée avec un remarquable sens inné du plan, de la séquence et... de l'émotion...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)