"C'est un nuage noir qui obscurcit les roses
Et qui fait peur"... (Félix Leclerc)
Chef d'équipe sur un chantier de travaux publics, Curtis LaForche est sujet depuis peu à de récurrents cauchemars et de traumatisantes hallucinations visuelles. A chaque fois, ces brutales manifestations d'agressivité imaginaires, (de la part de son chien Red, d'inconnus ou de son collègue et ami Dewart) sont précédées d'une étrange pluie graisseuse et de tumultueux signes orageux annonçant l'approche d'une phénoménale tempête, à la violence démesurée. Dans l'impossibilité psychique de confier son angoisse à son épouse Mary, de trouver un écho auprès de son médecin personnel et d'une psychologue, englué dans des signes prémonitoires qu'il ne comprend pas, Curtis s'enfonce dans une solitude "panique" qui le fait réagir d'une façon disproportionnée et démesurée, comme agrandir de toute urgence l'abri-tempête jouxtant la maison, quitte à grever le budget familial par un emprunt bancaire hasardeux. Se croyant de plus en plus victime d'accès schizophréniques comme sa mère, hospitalisée depuis trente ans dans une résidence médicalisée, notre homme commence lentement à perdre pied et contenance...
>>> C'est à travers des personnages en quête désespérée de repères et de signes, que ce soit ceux du langage des sourds-muets, de l'interprétation des rêves ou d'un vague diagnostic médical sur une certaine forme de maladie mentale, glané dans un ouvrage de référence, que le réalisateur signifie clairement la fin d'un monde confiant et rassurant, celui de l'inaltérable certitude du couple, de la nation ou de l'avenir, plombée par une vision apocalyptique désormais prévisible, voire inévitable...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
|