LA JEUNE FILLE AU CARTON A CHAPEAU - 1927

Titre VF LA JEUNE FILLE AU CARTON A CHAPEAU
Titre VO Devuska s korobkoj
Année de réalisation 1927
Nationalité Union Soviétique
Durée 1h28
Genre COMEDIE
Notation 19
Date de sortie en France
Thème(s)
Trains et gares (Cinéma soviétique et russe)
Mariage blanc
Chefs-d'oeuvre (Muet)
Cinéma soviétique (1900-1990) (ORIGINE)
Employé(e)s de maison (Autres pays)
Voyeurisme (Autres pays)
Rats et autres souris (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
BARNET Boris
Chef(s) Opérateur(s)
FRANCISSON Boris FILSHIN Boris
Musique
SOSIN Donald
Renseignements complémentaires
Scénario : Vadim Shershenevich
et Valentin Turkin .....
Distribution : Les Films Cosmos /
Studio des Ursulines
Acteurs
STEN Anna
MIKHAYLOV Vladimir
FOGEL Vladimir
KOVAL-SAMBORSKY Ivan
POL' Pavel
BIRMAN Serafima
POPOV Vladimir
MILYUTINA Yeva
Résumé

Dans la proche banlieue de Moscou, la sympathique Natasha et son succulent grand-père fabriquent des chapeaux que la jeune fille livre chaque semaine à une pingre modiste de la capitale, Madame Irène, revêche bourgeoise dotée d'une femme de ménage fort acrobatique. Courtisée lourdement par un maladroit et fébrile employé des chemins de fer, elle ne songe plus qu'à Ill'ja, un ouvrier rencontré récemment dans le train qui lui a piétiné par inadvertance son carton et qui cherche désespérément un logement vacant à Moscou. Pour le dépanner de ses infructueuses recherches, elle finit par falsifier leurs livrets et le décrète son mari, obtenant ainsi l'autorisation d'occuper une pièce chez sa patronne. Nicolaj Matveic, le mari de cette dernière, un roublard personnage, cherche à profiter de la crédulité de la jeune fille en la payant non pas en argent, mais par le biais d'une obligation liée à un emprunt d'Etat. Il s'avère qu'au tirage au sort mensuel, diffusé en direct par la radio, cette valeur mobilière est désignée et gagne la rondelette somme de 25000 roubles. Bien sûr, l'époux de Madame Irène va tout tenter pour récupérer le papier, jusqu'à se rendre chez Natasha et son grand-père, surtout que pour le moment la demoiselle ignore que son billet est gagnant.

>>> Un inestimable joyau du cinéma soviétique, proche de l'humour dévastateur d'un Ernst Lubitsch ou d'un Buster Keaton, qui reste un pur chef-d'oeuvre inoubliable et succulent que le réalisateur considère d'ailleurs comme son film préféré et qui est le premier film comme actrice de la pétulante Anna Sten...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1984
- Revue du Cinéma numéro 387
- Positif numéro 273
- Cahiers du Cinéma numéro 352
- Nouvel Observateur du 23/09/1983
- Le Canard Enchaîné du 21/09/1983
- Le Monde du 16/09/1983
- Libération du 19/09/1983
Critiques (Public)
On peut s'étonner de l'existence de ce chef-d'oeuvre en pleine période de création cinématographique à connotation révolutionnaire. En effet, la même année Poudovkine tourna "La fin de Saint-Petersbourg" et Eisenstein : "Octobre" ... Boris Barnet s'explique : "je ne suis pas un homme de théories, mais je prends la matière de mes films dans la vie. J'aime les choses drôles dans un drame et les éléments tragiques dans la comédie. C'est question de proportions, pas toujours faciles à trouver"

Comédie du muet en noir et blanc, "La jeune fille au carton à chapeau" nous représente quelques aspects de la vie en Union Soviétique en 1927. Quelques inconvénients majeurs d'une société en développement font alibi aux rebondissements du film, tel en est du problème du logement. Ainsi, pour loger un pauvre étudiant une jeune et belle modiste improvise un mariage blanc pour lui permettre d'occuper une chambre que le syndic lui a attribuée sans qu'elle ne l'occupe, chez sa patronne. Elle même loge à la campagne. Un préposé à la poste se meurt d'amour pour elle, mais les circonstances vont mettre face à face ceux que le hasard avait "mariés". Bref, un film drôle et étonnement moderne dans la représentation de faits de société très actuels. MILAN

19/20 : Pour ceux qui croient ne pas pouvoir tenir devant un film muet plus de trente minutes : essayez celui-ci, il dure presque une heure et demie, vous allez vous extasier, exquis de bout en bout grâce au naturel qu'il déploie. Tics, manies des acteurs en sont l'agrément, on est dans le comique de situations. Ce cinéaste s'amuse comme un petit fou avec trois fois rien, sans dénigrer leurs petits embêtements, il s'attache à la spontanéité des braves gens, leur culture du bonheur, avec quelques outrances comme dans les dessins animés (exemple, renverser l'importun venant en sens inverse sur un pont glissant, se relever d'une lutte dans la neige en rallumant sa cigarette après avoir été jeté dehors par une dame...). La jeune fille aux grands yeux clairs avec ses mimiques qui font qu'on a l'impression de la connaître, encore en 2008, le vieux papa débonnaire, le couple des patrons chapeliers (ces deux derniers irrésistibles). Je n'en reviens encore pas que l'image en noir et blanc soit aussi nette, la musique et les commentaires on ne peut plus fluides... Le générique annonce pourtant, un peu comme s'il fallait s'attendre à une oeuvre mineure, voire de goût douteux, un "film de propagande russe dans le cadre d'emprunts" ! De quoi sauter au plafond quand on réalise la qualité de l'ensemble ! A voir et revoir pour rire tout seul ou accompagné. L.Ventriloque