L'ANNEE DERNIERE A MARIENBAD - 1961

Titre VF L'ANNEE DERNIERE A MARIENBAD
Titre VO L'anno scorso a Marienbad
Année de réalisation 1961
Nationalité France / Italie / Allemagne / Autriche
Durée 1h33
Genre EVOCATION
Notation 11
Date de sortie en France 29/09/1961
Thème(s)
Festival de Venise (Lion d'Or)
Réalisateur(s)
RESNAIS Alain
Chef(s) Opérateur(s)
VIERNY Sacha
Musique
SEYRIG Francis
Renseignements complémentaires
Scénario : Alain Robbe-Grillet
Montage : Henri Colpi
et Jasmine Chasney .....
Décors : Jacques Saulnier
Costumes : Bernard Evein
Volker Schloendorff et Florence Malraux
étaient assistants à la réalisation .....
Distribution : Cocinor

Visa d'exploitation : 23 862

Nota :

- Lion d'Or à Venise 1961 .....

- Prix Méliès 1961 .....
Acteurs
SEYRIG Delphine
ALBERTAZZI Giorgio
PITOËFF Sacha
BERTIN Françoise
KORNEL Héléna
GARCIA-VILLE Luce
SPIRA Françoise
TOECHE-MITTLER Karin
BARBAUD Pierre
VON DEEK Wilhelm
LANIER Jean
MONTEMURRI Davide
LORIN Gérard
QUEANT Gilles
WERNER Gabriel
Résumé

Une représentation théâtrale dans un mystérieux château, des convives attentifs, des couloirs somptueux sans cesse parcourus par une caméra baladeuse, un inconnu parmi d'autres inconnus qui (r)appelle une femme qu'ils se sont déjà rencontrés ici, ailleurs, autre part, rappelant quelques vagues moments de proximité...

>>> Images mentales, exploration incessante, jeux de société où le joueur gagne à tous les coups. De longs travellings "envoûtants", sur un fond d'esthétisme "prenant", des plans d'une rigueur et d'une beauté formelles évidentes. Mais après ? Nouveau langage ou nouvelle fumisterie ? A vous d'en juger...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinéma numéros 53,56,60,61,65,67,259/260
- Bref numéro 88
- Positif numéros 40,44,329/330,519
- Contre-Champ numéro 1
- Jeune Cinéma numéro 279
- Saison Cinématographique 1961
- La Revue du Cinéma numéros 142,144,148, 175



Critiques (Public)
Bien sûr, souvent, le non-dit est plus important que l'affirmation véhémente. Mais la désinvolture comme axe principale de scénario avec une pseudo-rigueur apparente, n'est pas une preuve de talent ou d'ouverture vers la compréhension ou le spectateur..... Film sans fin ni commencement disait Robbe-Grillet "pour le plaisir du spectateur" ... Mais quels spectateurs et pour quel plaisir "authentique" ? Il est facile de mélanger présent, passé et futur ... encore faut-il peut-être maitrîser une certaine logique dans l'illogisme prôné

On ne peut nier une étrange fascination que dégage cette oeuvre de Resnais ... Mais de là à parler de langage nouveau pour une réalisation qui respire l'artificiel et le tortueux intellectuel, la froideur esthétique et le conglomérat ou tout est possible !.... "Plus on éprouve de difficultés à raconter un film, plus ce film a des chances d'être une grande oeuvre" disait un critique de l'époque ... Facile raccourci que d'encenser des films (pseudo) ésoteriques avec la bonne conscience du non-rejet et de l'éventuelle découverte ultérieure. Vouloir dire autrement ressemble souvent à ne pas savoir dire ...

Après " Hiroshima mon amour ", " "L'année dernière à Marienbad " retrace une seconde attitude face au souvenir. Une histoire d'amour a vécu, un homme, une femme ; la recherche d'un passé à revivre pour l'un, le refus de son authenticité pour l'autre. Quand le temps a fait son oeuvre, que reste-t-il d'une rencontre, sinon ce que la mémoire lui réserve de vie... mais encore faut-il qu'elle se reconnaisse. Pour ne pas vivre l'horreur de l'oubli, comme dans "Hiroshima..", la jeune femme ignore ce qui fut. Le dialogue impossible entre le couple est celui du combat entre le souvenir et l'oubli nécessaire d'un passé qui ne peut renaître. Mêlant une fois encore présent et passé, Resnais réalise une oeuvre quelque peu décousue, balancée de flash-back, mais où la finalité véritable est d'ordre esthétique. Les images y sont superbes : chambre, lac, statue, symbole de l'immuabilité du temps. Comme cette statue, la jeune femme est une sorte de représentation du présent, sans mémoire ni langage, sinon ceux que lui accordent l'imagination et l'espoir des autres. Un film un peu long, mais non dépourvu de magnétisme... MILAN

Peut-être le film d'art et essai par excellence. La question est posée : nouveau langage ou fumisterie ? A vous de voir dans le fond... les esthèèèètes les vrais -oui mon cher trouveront ça absolument divin -incroyablement ! Les autres trouveront un abominable monument d'ennui. Et moi donc ? On ne peut quand même rester insensible à la recherche dans les cadrages. On jouit de véritables perspectives baroques comme le décor. et puis ce titre envoutant : "L'année dernière à Marienbad". On imagine une grande romance dans un palais de marbre indien, et il est vrai qu'une note d'exotisme eut grandement relevé la sauce. Mais voilà: Marienbad est européenne (et même franchement continentale) et baroque ... Alors il faut se faire une raison. Les amateurs de rocaille, trompe-l'oeil, stucs et d'orgue lugubre seront comblés. Pendant ce temps, car il y a une histoire, un bel homme poursuit une belle femme à l'insu du compagnon de cette dernière, qui passe son temps à narguer les hôtes de ses combinaisons mathématiques. Passé et présent se mêlent, refus et acquiescements se succèdent, et les hôtes perdent à chaque fois. Etes-vous plus avancés pour vous faire une opinion? Non bien sûr. Alors visionnez ce film après une bonne nuit de sommeil, et en connaissance de cause. Et je puis vous assurer qu'il y a pire... ROTWANG

Certains se gloseront en parlant de merveilleux, d'intemporel et de symbolisme inconscient ... Soit, mais la première porte du merveilleux n'est-elle pas d'être d'une simplicité enfantine où la (post)réflexion est abolie ? Didactisme de la pensée et logique de l'irrationalisme ne font pas systématiquement un mélange d'une évidente bienvenue. On peut rêver .......