S 21 LA MACHINE DE MORT KHMERE ROUGE - 2002

Titre VF S 21 LA MACHINE DE MORT KHMERE ROUGE
Titre VO
Année de réalisation 2002
Nationalité France / Cambodge
Durée 1h41
Genre DOCUMENTAIRE
Notation 17
Date de sortie en France 11/02/2004
Thème(s)
Peintres, peinture et tableaux (Cinéma français)
Tortures
Cinéma cambodgien (ORIGINE)
Documentaires (Cinéma français)
Camps de concentration (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
PANH Rithy
Chef(s) Opérateur(s)
PANH Rithy MESA Prum
Musique
MARDER Marc
Renseignements complémentaires
Scénario : Rithy Panh
Distribution : AD Vitam
Distribution DVD : Editions Montparnasse

Nota :

- Ce long métrage figure dans un coffret composé par deux dvds, pour un ensemble de trois autres films :

- "Site" (1989)

- "La terre des âmes errantes" (2000)

- "Bophana, une tragédie cambodgienne" (1996)


Visa d'exploitation : 106 968

- Dédicace : "A la mémoire" .....
Acteurs
Résumé
                                              "Mieux vaut tuer par erreur que de laisser l'ennemi nous ronger de l'intérieur"...

Le 18 mars 1970, Norodom Sihanouk, est renversé par un coup d'état militaire. Le Cambodge devient une extension de la guerre du Vietnam et ce sera fort logiquement que le 17 avril 1975 les Khmers Rouges de Pol Pot installent un régime autoritaire à connotation maoïste. Les populations sont déplacées, les habitants chassés des villes, les écoles fermées, la monnaie abolie et les religions interdites. On verra surgir les camps de travail forcé et le spectre de la famine, de la terreur, des exécutions, dans un radical génocide faisant près de deux millions de morts. Des centres de détention sont créés dont le plus sinistre fut le S 21 qui vit passer entre 1975 et 1979 plus de 20.000 détenus, dont beaucoup d'enfants, et dont seulement sept survécurent. Parmi eux, Vann Nath, un peintre qui fut épargné pour ses constantes et fidèles reproductions des scènes quotidiennes du camp et qui aujourd'hui, sur le lieu même du drame, interroge et questionne quelques anciens gardes sur leur comportement passé. Tous évoquent un constant endoctrinement et une peur incessante de mourir, se définissant, paradoxalement, aussi comme victimes. Nous apprenons ainsi l'obsession maladive du régime en place (l'Angkar) de recueillir de leurs prisonniers des aveux de trahison qu'il obtient à chaque fois grâce à des équipes de torture ("Gentil" "Chaud" "Mordant") dont les sévices vont en graduant jusqu'à la rédaction de fautes imaginaires, souvent absurdes voire incongrues. C'est seulement après ces confessions que le détenu était exécuté, pour une "destruction" totale, souvent égorgé au bord d'une improvisée fosse commune. Nous suivons ainsi une glaciale reconstitution de ce que pouvait être une journée au terrible camp S 21, qu'un garde de l'époque mime et reproduit scrupuleusement. Il va sans dire que les enfants n'échappaient nullement à la mort et que bien des femmes furent violées avant d'être exécutées...

>>> Plus que de dénoncer le système politique mortifère des Khmers Rouges qui ressemble de toute évidence à celui de bien d'autres régimes aux fâcheux précédents, nazi, soviétique, chinois, chilien qui polluèrent l'histoire de l'humanité, l'oeuvre de Rithy Panh pose l'essentielle et unique question fondamentale : comment un homme peut-il devenir ainsi un bourreau, sans plus aucune once d'humanité et suivre ainsi aveuglément des mots d'ordre d'anéantissement et d'extermination ?...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
Critiques (Public)
L'horreur est double, être une victime ou un bourreau, car la force et l'arbitraire du pouvoir (ici l'Angkar) peut faire de vous l'une ou l'autre.