ELENA - 2011

Titre VF ELENA
Titre VO Elena
Année de réalisation 2011
Nationalité Russie
Durée 1h49
Genre DRAME
Notation 16
Date de sortie en France 07/03/2012
Thème(s)
Trains et gares (Cinéma soviétique et russe)
Tramways
Bains et piscines (tous pays confondus)
Cinéma russe (ORIGINE)
Milieu médical (Autres pays)
Héritages et testaments (Autres pays)
Taxis (Autres pays)
Relations entre mère et fils
Relations entre père et fille(s) (Autres pays)
Jeux (vidéo)
Réalisateur(s)
ZVYAGINTSEV Andrei
Chef(s) Opérateur(s)
KRICHMAN Mikhail
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Oleg Negin
et Andrei Zvyagintsev .....
Distribution : Pyramide

Visa d'exploitation : 128 708

Nota :

- Prix Spécial du Jury, Cannes 2011 .....
Acteurs
LYADOVA Elena
MARKINA Nadezhda
ROZIN Aleksey
SMIRNOV Andrey
Résumé

Ancienne infirmière, Elena, la cinquantaine, vit depuis une dizaine d'années avec son mari Vladimir, un richissime retraité, sans problèmes existentiels ou de santé particuliers. Chacun des deux partenaires du couple a eu des enfants lors d'un mariage précédent : lui, une fille prénommée Katerina, hédoniste invétérée, méprisant ouvertement son paternel qui lui quémande de temps à autre une vaine démonstration affective ; de l'autre coté, Elena, mère d'un garçon veule et paresseux, alcoolique et chômeur, déjà père de deux rejetons, en attente d'une nouvelle naissance. C'est lorsque Vladimir décide, sur un coup de tête, de lucidité ou de faiblesse, de léguer sa fortune à sa fille, ne laissant à son épouse que le strict minimum légal, qu'Elena pressent l'infortunée situation de sa propre famille qui vit dans une relative pauvreté endémique au vue de l'investissement social et personnel négatif de son pâteux rejeton. C'est donc avec une détermination rageuse et une obsessionnelle idée fixe, qu'elle décide, après un léger infarctus de son époux, lors de sa séance hebdomadaire de natation dans une confortable structure de sport et de fitness, de le faire mourir, en toute discrétion, avec une fatale dose médicamenteuse adéquate...

>>> Bien plus qu'un simple diagnostic désespérant de la Russie d'aujourd'hui, cette ode mortifère aux évidentes connotations universelles, en forme de récit circulaire, avec comme séquence d'introduction et de clôture la structure scénique éloignée d'un balcon, met en représentation l'indignité de la nature humaine dont tous les protagonistes, quels qu'ils soient fleurent puissamment la médiocrité et l'ignominie...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Positif numéro 613
- Le Canard Enchaîné du 07 mars 2012
- Cahiers du Cinéma numéro 676
- Libération du 7 mars 2012
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
19/20 : Le petit jour sur les baies vitrées d'une maison confortable. Lueurs solaires qui s'amplifient aux bords du long plan fixe, un oiseau pour l'animer, on est en temps réel chez des Russes un matin parmi d'autres. L'intérieur est de bon goût, ces lames de parquets très larges, bien cirées, tout respire la maison confortable. Qu'est-ce que c'est bien de voir des gens ordinaires au cinéma, ce couple avec chacun son lit pour connaître le repos, soudé par mille petits riens, dont l'hommage gaillard quand les désaccords terrassent... Une tension, les grands rejetons. Elena, physique solide d'ex-infirmière, première levée, dernière couchée, bichonne époux, enfants et petits-enfants, son mari à fille unique et caractérielle s'avérant surtout sportif. L'environnement rend dur, nombriliste, pragmatique au possible. Du coffre au train, les billets se déplacent. Un cheval blanc à terre symbolise la fin de quelque chose, de hautes cheminées surplombent des terrains vagues où des bandes nocturnes s'appliquent mutuellement les combats des jeux vidéo. Tableau au vitriol de la Russie contemporaine que cette affiche de la mamie avec bébé au giron ! Chômage et corruption commencent à griller les cerveaux dans un sens pratique invitant à ne plus avoir de scrupules du tout. Petits calculs de survie des anciens et des nouveaux, attention à sauvegarder la respectabilité de façade. A quel point est-ce russe et exclusivement russe, hum... Possible de trouver la mise en scène un peu trop délayée, franchement ce serait le seul défaut ! La jeunesse hyperactive, les très optimistes n'y verront qu'un nouveau délire de l'âme slave tourmentée qui réalisa "Le Retour" en 2003. Les patients et les réfléchis trouveront au contraire beaucoup de sens à cette anticipation de notre société à deux vitesses. L.Ventriloque