Nous sommes dans les années 1915/1916, en plein bouleversement politique dans les pays et les satellites de l'Union Soviétique. Au Kazakhstan, une contrée résolument agricole et pastorale, les troupes tsaristes et leurs représentants locaux tentent par tous les moyens d'imposer leur emprise sur les habitants, arrêtant les opposants et les rebelles, dont un certain Amangeldy, considéré par les siens comme une figure notable de la résistance. Emmené en jugement, attaché sur un brinquebalant chariot rural, il a comme compagnon d'infortune un certain Egor Pomoranev, un sympathique révolutionnaire russe imprégné de la pensée et de l'idéologie léninistes. Ils sympathisent, se promettent une entraide et bien sûr s'évadent aisément, avec l'aide de quelques amis déterminés. Amangeldy retourne dans son village escarpé, détruit les listes d'enrôlement instaurées par l'armée et convainc les habitants de prendre le maquis, avec armes et bagages. Pendant ce temps, à Orenburg, capitale de la République socialiste soviétique kazakhe, inféodée au pouvoir central tsariste, la tête de notre opposant est mise à prix et des expéditions de représailles sont lancées dans la steppe, alors que les rebelles se cachent dans les montagnes. Après quelques affrontements violents, où l'on verra des canons sur le dos de chameaux (!) une trêve est décidée, avec comme sournois dessein, une démilitarisation des autochtones, pressés de retourner dans leurs champs et leurs villages. Effectivement Amangeldy se retrouve isolé et bientôt arrêté. Heureusement Egor Pomoranev aura pu être alerté, mais dans l'affrontement qui s'en suivra notre farouche opposant perdra la vie...

>>> Considéré comme le premier film kazakh de fiction, avec des acteurs locaux, mais mis en scène par un réalisateur d'origine soviétique, cette oeuvre fort bienvenue fait penser à tous ces héros libertaires, du Moyen Age russe, les fameux bogatyr, qui émaillent l'histoire des luttes contre l'injustice et la tyrannie...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)