Modeste petit écrivain de littérature fantastique, spécialisé dans les histoires de sorcellerie, Hall Baltimore s'en vient, de passage, dans la petite cité de Swan Valley, pour dédicacer son dernier roman, dans l'épicerie du coin, en l'absence flagrante d'un semblant de librairie dans l'anonyme localité, qui a pourtant eu le privilège d'héberger dans un lointain passé, au Chickering Hôtel, aujourd'hui fermé, l'illustre homme de lettres, Edgar Allan Poe. Cette ville anonyme, apparemment sans aspérité ni complication, qui possède un énigmatique clocher constellé de sept horloges donnant chacune une heure différente, a cependant connu par le passé de sombres et sanglantes heures, marquées par le meurtre de douze enfants, perpétré par le pasteur Allan Floyd, obsédé par la pureté de ses chers protégés et leur gracieuse innocence qu'il voyait se faner et se perdre au possible contact avec une communauté festive de jeunes marginaux, dépravés et vampires selon ses craintes, campant de l'autre coté de la rivière et conduite par leur étrange leader, le charismatique Flamingo. C'est sur les pressantes sollicitations de Bobby LaGrange, le shérif de la contrée, écrivaillon à ses heures, qui lui propose une collaboration littéraire, au vu des événements passés, mais surtout depuis la découverte du cadavre d'une adolescente, le coeur transpercé par un pieu, que finalement Baltimore décide de prolonger son séjour, fortement intrigué par une étrange demoiselle diaphane et gothique qu'il a croisée dans ses rêves, lors de sa première nuit. Et ce sera finalement sur les amicaux conseils du fantôme du grand écrivain bostonien, que Baltimore, débarrassé de son traumatisme mortifère, en paix avec lui-même et avec les mânes de sa fille, écrira un conséquent chef-d'oeuvre...
>>> Lorsqu'on sait que ce nouveau film de Francis Ford Coppola a été mis en scène après un rêve du réalisateur, minutieusement noté et scénarisé, qu'il fait écho implicitement au décès d'un de ses fils dans un accident de hors-bord et que l'oeuvre est parsemée de références organiques et stylistiques à ses créations antérieures, on est en droit et en possibilité de mettre un bémol sur les évidentes imperfections, lourdeurs et incongruités qui parasitent l'ensemble, accouchant d'un magnifique agglomérat artistique et psychotique, certainement émollient et thérapeutique...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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