Condamné à vingt ans de réclusion au bagne en outre-mer, dans une enclave du département de la Guyane, le dénommé Dieudonné raconte le quotidien des détenus, mais aussi son évasion réussie. Embarqué sur un bateau-prison, "la Martinière" avec une bonne centaine d'autres condamnés, notre homme va débarquer à Saint-Laurent-du-Maroni où le groupe est pris en charge par les gendarmes locaux et conduit dans des baraquements adéquats. L'essentiel de leur rude travail quotidien se résume à charrier, via le fleuve proche, d'immenses troncs d'arbres rares que d'autres prisonniers récidivistes, les "doublards", cantonnés beaucoup plus haut dans la forêt venaient de couper. Un travail harassant qu'on tente d'oublier le soir dans les dortoirs, dans d'interminables jeux de dés et de nostalgiques chants en choeur et en souvenirs du passé. Pour Dieudonné, son évasion à travers une jungle dangereuse, infestée d'araignées et de serpents, se fera après moult épreuves, en direction de la Guyane brésilienne où il finira de s'établir dans un minuscule village d'autochtones, en aidant de ses rudiments médicaux, la population locale...

>>> Une exceptionnelle rareté. Peu d'oeuvres cinématographiques ont abordé l'univers concentrationnaire des bagnes et des pénitenciers, avec autant de réalisme et de sincérité. A voir de toute urgence pour cette spécificité scénaristique, mais aussi pour parfaire sa connaissance de l'univers varié et bigarré de Brunius...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)