BARBARA - 2011

Titre VF BARBARA
Titre VO Barbara
Année de réalisation 2011
Nationalité Allemagne
Durée 1h45
Genre DRAME
Notation 17
Date de sortie en France 02/05/2012
Thème(s)
Cinéma allemand (ORIGINE)
Milieu médical (Cinéma allemand) (est et ouest)
Trains et gares (Cinéma allemand) (est et ouest)
Hôtels (Cinéma allemand) (est et ouest)
Peintres célèbres (Rembrandt)
Parachutisme (tous pays confondus)
Stasi (la) et ses sbires (tous pays confondus)
Hommes-grenouilles / Plongées sous-marines (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
PETZOLD Christian
Chef(s) Opérateur(s)
FROMM Hans
Musique
WILL Stefan
Renseignements complémentaires
Scénario : Christian Petzold
et Harun Farocki .....
Distribution : Pyramide

Visa d'exploitation : 133 134

Nota :

- Ours d'Argent et Prix de la Mise en Scène, Berlin 2012 .....
Acteurs
HOSS Nina
ZEHRFELD Ronald
BOCK Rainer
HECKE Christina
GEISLER-BADING Claudia
WEISS Peter (4)
HAUPT Carolin
PETZOLD Deniz
ENSKAT Rosa
BAUER Jasna Fritzi
TESKA Peer-Uwe
LEHMANN Elisabeth
WASCHKE Mark
BENEDICT Peter
NEUMANN Thomas
DAUGARDT Anette
BADING Thomas
BORMANN Susanne
SCHÜMANN Jannik
VON RITTBERG Alicia
KRIX Christoph
BLOCK Kirsten
RINDJE Irene
Résumé

1980, Allemagne de l'Est. Soupçonnée de vouloir quitter le pays, une pédiatre berlinoise, Barbara Wolf, est mutée d'office, certainement après une courte incarcération punitive, dans une anonyme petite ville de province, située en bord de mer, face au Danemark tout proche. Elle est accueillie par le médecin en chef, prénommée André, qui lui témoigne rapidement une affective attention, mais dont elle se méfie, sans cesse en butte à la surveillance et aux tracasseries d'un certain Klaus Schütz, un intrusif officier de la Stasi. Sa défiance envers tout le monde est d'autant plus justifiée que la jeune femme continue à vouloir rejoindre l'Ouest, aidée dans sa démarche par son amant Jörg, de passage dans la région qui va lui permettre de récupérer une conséquente somme d'argent pour payer un passeur maritime devant dans les prochaines semaines lui faire franchir de nuit le détroit menant vers la liberté. Sa seule proximité affective se borne à une adolescente atteinte d'une méningite et enceinte, qui sans cesse s'évade d'un camp de travail proche et pour qui Barbara est la seule planche de salut pour ne pas sombrer dans le désespoir...

>>> Rarement un film aura retranscrit avec autant d'efficacité et de véracité, le climat de suspicion et de méfiance générales qui sévissait dans les régimes politiques d'obédience soviétique, sur fond de délabrement économique et d'austérité doctrinale. On notera en outre une prestation sans faille de l'actrice principale qui parvient à communiquer aux spectateurs, par-delà son apparente rigidité préventive et protectrice, une large palette de ses états d'âme et de ses ressentis, à travers d'infimes nuances gestuelles, verbales et corporelles, avec une pertinence et une virtuosité remarquables.
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Cahiers du Cinéma numéro 677
- Le Canard Enchaîné du 2 mai 2012
- Positif numéro 615
- Libération du 2 mai 2012
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
16/20 : Le mur ... toute une histoire que cette séparation en deux d'un peuple, d'un territoire pour éviter l'exode vers la démocratie et le capitalisme. Simplement parce que le communisme avait besoin de garder sa main d'oeuvre. Quand ce mur est tombé, je préparais mon bac, et me souviens encore l'étonnement de ma prof d'histoire pour qui la division du monde en deux - capitalisme contre communisme - semblait être une certitude durable. Mais pour moi, cet artifice avait quelque chose d'abstrait, d'étrange, je ne me représentais pas cette réalité et me rappelle simplement le soulagement collectif engendré par sa chute. Or, l'intérêt de ce film, c'est justement de montrer par la situation concrète d'une femme, pédiatre chirurgienne mutée contre son grès dans un patelin et tenue sous haute surveillance, l'atmosphère étouffante, oppressante, palpable que vivaient les résidents de la RDA qui aspiraient à plus de liberté. Interprété avec talent par deux acteurs brillants, ce film est sans artifice, sans superflu, tout simplement juste.   TY

19/20 : Si la bande-annonce laisse croire à un remake des précédents Christian Petzold (Jericho, Yella), il y a bien tiraillement entre ici et ailleurs, élément liquide à braver, l'actrice fétiche Nina Hoss avec ses grands yeux, son front rond et sa bouche aux coins relevés. Sauf qu'il y a ce collègue de travail équivoque, présenté comme douteux et qui littéralement scotche à l'écran du début à la fin avec son regard qui couve et une stature qui encouragerait les femmes à souhaiter que leurs partenaires soient du style "enveloppé". Toujours aussi soigné, aussi feutré, aussi lent à se révéler, on a bien les ingrédients qui font la marque de ce réalisateur friand de gros-plans ou de rouge comme de noir et blanc bleuté pour prévenir de changements. Il offre encore un autre angle de vue sur les surprises que le sort réserve aux humains incités à s'entre-surveiller. A qui se fier, de qui se défier, cette liberté d'être enfin soi quand la faucheuse se rapproche. Une chaleur émane de cette austérité une fois passée cette apparition à la crête d'une vague. Dans la double lecture qu'on peut en faire 23 ans après la chute du Mur, se glissent plusieurs messages à décrypter selon ses connaissances historiques et l'expérience qu'on a de la vie. L.Ventriloque