Rykkin, petite ville-dortoir du nord-est de la Norvège, fin des années 1970. Magnus, son épouse Lone et leurs deux enfants, Nikolas, quatorze ans, et Petter, un peu plus jeune, vivent dans une débonnaire et libertaire quotidienneté familiale, faite de tolérance et de proximité, dans un esprit d'ouverture, d'originalité et de fantaisie, selon l'esprit hippie duquel ils se réclament ouvertement. Tout cet harmonieux édifice relationnel s'effondre lamentablement lorsque la jeune femme décède, renversée de nuit en vélo, par un chauffard en fuite. Alors que Magnus sombre dans une dépression sans fond, Nikolas tente de se blinder face à cette perte affective incommensurable, en rejoignant un trio de punks qui ont eu l'assourdissante idée de former un semblant de groupe musical, plutôt vociférant. Quant à Petter, on le confie pour une période indéterminée aux sollicitudes d'une vague et dévouée tante proche, en attendant des temps meilleurs. En effet, un malheur n'arrivant jamais seul, Magnus se retrouve licencié de son poste de dessinateur dans un petit consortium local d'architectes, pour s'être violemment opposé aux rétrogrades conceptions urbanistes de son patron et Nikolas sera sévèrement réprimandé pour avoir lancé à la tête du directeur d'école, lors d'un insipide discours commémoratif durant la respectable et vénérée Fête Nationale (17 mai) une percutante bouteille en verre, à l'indéniable efficacité. Finalement le père et son garçon décident de faire une virée en Suède sur une moto d'occasion, bricolée en remorque avec un chariot rafistolé vaille que vaille, rejoindre un camp de naturistes en villégiature au bord d'une paisible étendue d'eau et de quiétude...
>>> Même si la sympathie pour notre lunaire binoclard, roux et barbu en plus, ne fait pas de doute et ne sera jamais prise en défaut, il n'empêche que cette irrévérencieuse pochade norvégienne, quelque peu abrasive et colorée, manque tout de même de maîtrise et de consistance, certainement trop cornaquée par les exigences du scénariste / écrivain dont la présence nous paraît lourdement perceptible...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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