Chaque matin, monsieur Oscar est cherché dans une superbe et spacieuse limousine qui lui sert à la fois de discrète loge de maquillage et de confortable moyen de transport, pour ses moult rendez-vous journaliers, scrupuleusement agencés par sa fidèle et complice conductrice, l'affable et déférente Céline. C'est comme important banquier, hautement protégé par de stylés gardes du corps surarmés, qui vient de quitter l'imposant domicile familial, que débute sa folle journée, pour se poursuivre, sous les oripeaux d'une vieille mendiante roumaine, percluse et pitoyable, en béquilles et en aumône, sur un trottoir d'un quartier animé de la capitale. D'autres rôles, divers et variés, d'autres compositions s'enchaînent durant la journée, jusque tard dans la soirée, de la plus banale, comme père de famille recherchant sa fille invitée à une surprise-partie entre camarades, à la plus sophistiquée, dans un sanglant double personnage d'efficace meurtrier et de victime gémellaires...
- Libération du 24 mai 2012
- Positif numéros 617/618
- Libération du 4 juillet 2012
- Cahiers du Cinéma numéro 680
- Le Canard Enchaîné du 04 juillet 2012
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
A nouveau, au détour d’une critique, je partage votre point de vue, sur ce film bancal et narcissique qui ne mérite ni une pléthore d’éloges dithyrambiques, ni d’être voué aux outrancières gémonies, que les médias distillent au gré des articles. On ne peut qu’être dubitative devant les outrances de « monsieur Propre » qui engloutit des brassées de fleurs et des doigts arrachés, avant de s’isoler avec sa créature, priaspismique et grognant, dans une catacombe. Comme Godard, Carax manipule adroitement des idées, souvent impuissant à susciter une véritable émotion, seulement palpable lors d’un furtif abandon de tout intellectualisme. Je retiendrais aussi la performance de l’étourdissant Denis Lavant, acteur caméléon qui incarne une sorte de double du réalisateur qui à chacune de ses compositions nous donne l’impression de jouer sa vie. Je partage donc avec conviction et sincérité ton point de vue mitigé et pondéré, ne forçant ni dans un sens ni dans l’autre. On peut aussi regretter une créativité trop souvent absente de nos écrans, toujours saturés d’inutiles billevesées, pour un réalisateur peu prolifique.
PS : viens encore de mélanger allègrement le tutoiement et le vouvoiement. Peut-être une envie inconsciente de déraper avec vous ?
Amandine qui (te) taquine