Raiano, dans la province italienne de l'Aquila. Une chapelle en pleine montagne, qui le 17 mai de chaque année attire un grand nombre de pèlerins venus du fin fond des Abruzzes et des Marches, pour se rendre au sanctuaire de San Venancio afin de demander protection contre l'arthrite et les rhumatismes. Commence un immuable rituel où les fidèles sont appelés au son de la cloche qu'un pratiquant met en branle, la corde entre les dents, faisant ainsi acte de pénitence. Et la procession des fidèles s'infiltre dans le sous-sol de l'église, par d'étroits tunnels et couloirs que le saint des lieux aurait parcouru de son vivant. On se frictionne le visage, les mains, les vêtements avec la poussière des pierres qui jonchent le souterrain périple, se frottant contre les murs et les parois, se roulant par terre, en attente du miracle curatif, dans une sorte de piété occulte pour enfin ressortir à l'air frais, à reculons, pour ne pas tourner le dos aux mânes du saint qui serait forcément offusqué d'un tel comportement...

>>> Croyance magique et pauvreté endémique sont bien les deux mamelles de l'abêtissement humain, sur fond de religion exacerbée ou dévoyée...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)