Dans un futur indéterminé, grâce aux fulgurants progrès de la génétique, une forme d'immortalité se met en place par l'argent qui permet de gagner du temps de vivre. C'est ce que découvre Will Salas, un simple ouvrier, qui va tenter de perturber le système .....
De prime abord je trouvais ce film raté et cela me
mettait en colère tant l'idée de base est bonne.
En effet tout semble défaillant par rapport au
canon du genre : la mise en scène manque de
souffle, de rythme ; les acteurs sont plus ou
moins convaincants et le récit tourne au "bébête".
Mais du coup, c'est justement la simplicité, la
clarté du message, encore souligné par la
sécheresse et la froideur de l'ambiance, qui
éclate tout au long du film. A savoir une
dénonciation sans concession du système économique
actuel : la pression salariale qui maintient les
masses dans la dépendance d'une urgence aliénante
; l'illusion entretenue selon laquelle tout le
monde à sa chance alors que c'est absolument faux
"Quelques immortels (milliardaires) nécessitent
beaucoup de morts (pauvres)" ; les criminels sont
les complices des autorités qui protègent le
système ; la seule solution est de voler ce qui a
été volé pour le redistribuer. A une époque où nos
chiens de garde médiatiques biaisent tout,
nuancent tout, alambiquent tout pour mieux servir
leurs maîtres, la limpidité radicale de ce message
est d'autant plus surprenante. Encore plus venant
d'un blockbuster (les financiers sont-ils si cons
et avides pour se flinguer eux-mêmes ou
pensent-ils ne rien risquer tant notre apathie est
grande?). Ce film est un détournement de SF pour
la bonne cause, une sorte de "Discours sur la
servitude volontaire".