Ancienne cantatrice adulée, Marie de Nardi a quitté depuis une bonne vingtaine d'années les ors et les bravos de la scène, après la naissance de son fils dont la venue au monde a profondément modifié, voire brisé la merveilleuse tessiture de sa voix. Depuis ce jour fatidique, elle végète dans une sombre masure, crasseuse et alcoolique, sous le pseudonyme de Mary Holmes, occupant ses insanes journées à garder un troupeau d'oies et ses moribondes soirées à réécouter jusqu'à l'épuisement auditif, quelques nostalgiques enregistrements de sa gloire passée. Lorsque non loin de chez elle, une nuit, un certain Amos Ethridge est abattu de six balles radicales et définitives, notre pauvre poivrote voit dans ce meurtre, la possibilité de sortir de son triste état, en fournissant son vague témoignage à l'inspecteur Michael Kelly, chargé de l'enquête. Hélas, les propos qu'elle rapporte au pandore et au juge, concernant le passage d'une voiture avec un phare en panne, feront porter les soupçons sur son propre fils Gerald, venu dans la soirée lui rendre visite. De plus la victime, un exécrable et libidineux personnage, faisait une cour assidue à la délicieuse Hazel Woods, actrice dans un petit théâtre local, mais surtout la petite amie du garçon...

>>> Un vrai petit bonheur du cinématographe, échappant adroitement aux poncifs mélodramatiques et à une dramaturgie trop policière, sans cesse ponctué de subtiles notations psychologiques, une extraordinaire maîtrise de la lumière, du jeu des ombres et de la fluidité des éclairages, sans oublier la performance d'actrice de Louise Dresser, une éblouissante comédienne à redécouvrir de toute urgence...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)